ça grogne !

Suite à l’installation généralisée des caméras de surveillance à Montpellier et à Sète, le nombre d’amendes infligées par les polices municipales a explosé. Au point que les conducteurs commencent à renâcler et à exprimer leur ras le bol. Le moindre stationnement pour acheter un pain ou poster une lettre est aussitôt sanctionné, même s’il ne gène pas la circulation. Huit jours plus tard, l’avis à payer arrive au domicile…
Lorsqu’elles furent créées, dans les années 80, ces polices municipales étaient présentées comme devant servir au bien être des citoyens. Le temps a passé et elles sont devenues des machines très performantes à punir.
Les victimes de ces verbalisations à outrance sont très remontées contre leurs maires et annoncent qu’ils ne voteront pas pour eux aux prochaines municipales. Mais qu’ils s’appellent Saurel, Commeinhes ou Ettore, les premiers magistrats n’ont que faire des menaces des verbalisés. Car à l’heure où l’Etat baisse ses dotations, ces amendes sont d’un très bon rapport pour les finances locales. Parmi les grandes villes de Thau, seule Frontignan où le sationnement est encore gratuit, échappe à cette  nouvelle fiscalité…

Bernard Barraillé

Du bon et du mauvais

A Montpellier, la Mairie  a fait baisser le prix de l’eau. Mais en même temps, elle installait des caméras de surveillance dans le centre ville. Vu l’extrême efficacité de ce système, les PV pleuvent. L’économie réalisée par le prix de l’eau risque de ne pas suffire à payer les amendes car ces caméras ne pardonnent pas le moindre écart dans le stationnement si difficile au cœur du Clapas.

A Sète, la baisse des dotations de l’Etat va contraindre la Mairie à augmenter les impôts locaux, déjà parmi les plus élevés de France. Et certains suggèrent plutôt de baisser les subventions sportives et culturelles. Mais c’est grâce à ces subventions que Sète connaît un dynamisme étonnant, qui se traduit par de belles affluences d’étrangers profitant à la ville. Alors, dilemme…

Fin Mars, Escale à Sète et le 350ème anniversaire du port sétois sera un de ces rassemblements géants. Au point que les organisateurs n’ont qu’une peur : que la foule soit trop importante et suscite maints problèmes de circulation et stationnement.

Toujours à Sète, six platanes malades ont dû être abattus sur l’Esplanade centrale. Les Sétois craignaient que tous les arbres soient abattus. Bonne nouvelle : le chancre n’a touché que les arbres abattus, tous les autres sont sains. Il y aura donc de l’ombre cet été sur cette grande place.

A Florensac, la mairie voulait transformer l’ancienne décharge en vaste zone photovoltaïque qui aurait fourni la commune en électricité gratuite. Hélas, les naturalistes ont signalé qu’un lézard ocelé, le plus grand d’Europe, y habitait en grand nombre. Les Florensacois devront continuer à payer leur facture d’EDF et les grands lézards continueront à batifoler sur ce vaste terrain.

C’est partout la vie avec du bon et du mauvais…

Bernard Barraillé

L'étudiant, le phénix et les chercheurs d'or

« Pourquoi Montpellier après l'effervescence du printemps et de l'été commençant devient-elle en août une ville morte? Que deviennent en été les 65 000 étudiants qui fréquentent nos universités ? S'évaporent-ils?»
Je ne suis pas Sherlock Holmes, je ne joue pas de violon et je ne me pique pas à la cocaïne. Je ne possède pas le réseau de cellules grises qui autorise l'arrogant Poirot à venir à bout des questions épineuses et des énigmes les plus tordues.
Pourtant, une amie montpelliéraine m'a demandé d'enquêter sur le décès estival de Montpellier et sur ces disparitions estudiantines massives qui la rendaient soucieuse.
Hormis la question de l'agenda, plein comme un œuf de Pâques en juillet et un peu plus vide en août (litote), la deuxième question répond à la première.
La ville de la mi-août sonne le creux en l'absence de certains des joyeux caquets qui, au crépuscule, peuplent et sonorisent La Comédie, les abords de Castellane et la moindre placette de l'Ecusson.
La vraie question serait donc où sont passés les talents ? Où est passé cet or qui faisait vibrer la ville ?
En fait, talents et voix d'or s'épanouissent partout. Même à Tresques (1750 habitants, Gard).
On aura une petite idée de la chose en lisant Le Midi Libre (14-08). René Koering y raconte comment, au milieu de nulle part, dans une localité « sans piscine, sans bistrot, sans feu rouge », il a monté un petit Montpellier musical. Avec un carnet d'adresses plutôt qu'un carnet de chèques !
Cependant, pianistes internationaux, rockers, jazzmen, acteurs, images et sons envahissent le village.
Le maestro, septuagénaire confirmé, y a posé ses valises sans renoncer au plaisir de tirer de nouveaux feux d'artifice.
Bref, aux âmes bien nées, le temps ne décompte pas le nombre des années ! Et si l'on constate, en août, l'évaporation des étudiants montpelliérains avec une partie de leurs hôtes, est-il impertinent de suggérer qu'on leur donne de bonnes raisons de rester ? Sans compter que rien n'interdirait de susciter parmi eux les nouveaux talents d'organisateurs, d'animateurs et d'artistes qui demain prendraient le relais des gloires établies !
Un phénix peut toujours renaître, ailleurs, mais la détection de nouveaux créateurs, de nouveaux virtuoses, de nouvelles « petites mains », est la garantie de la vitalité pérenne de la cité.
On suggérera donc aux responsables culturels et politiques de déployer leurs antennes personnelles et tous leurs outils de détection. Même les gendarmes le font désormais, et avec succès ! Jeudi 14, la presse régionale titrait : « Hérault : 2 kg d'or retrouvés chez des cambrioleurs détectés par visio-alarme»

Jean-Yves Ruaux