Mais où va la culture ?

Quand l'actualité se télescope avec la programmation du festival de Radio France Montpellier - Occitanie

Dernièrement, sur les ondes de France Musique, Jean-Pierre Rousseau, directeur du festival, dut justifier le maintien des concerts qui maillent le festival de musique de Montpellier et sa métropole. Malgré le deuil national instauré par l'Etat français, et le concert FIP annulé sur le parvis Georges Frêche samedi 16 juillet au lendemain de l'attentat de Nice, tous les concerts sont maintenus. In extremis, celui de la 5ème symphonie de Beethoven, hymne d'espoir et de vie, fut organisé au pied levé par l'orchestre national de Montpellier rassemblant un énorme public venu rendre hommage aux victimes de Nice.

Dès le vendredi 15 juillet, une minute de silence fut observée au Corum salle Berlioz avant l'opéra concert « Zoroastre » donné par le groupe Pygmalion. Elle fut répétée le mardi 18 juillet au Corum, salle Berlioz toujours peu avant le concert du pianiste Folrian Noack et un peu partout dans les communes héraultaises. Avec le thème de l'Orient qui traverse le festival jusqu'au 26 juillet 2016, on découvre ces musiques qui n'ont rien à voir avec le fanatisme. Le concerto pour piano Gezi Park I déjà joué par Fazil Say lui-même l'an dernier et redonné cette année dans une adaptation pour 2 pianos et des percussions lors du concert Alla Turca de lundi soir fut écrit en hommage aux jeunes Turcs tués par le policiers lors d'une manifestation en 2013, il résonna comme jamais avec l'actualité de ces derniers jours. Un peu avant dans l'après midi, la délicate voix d'Amel Brahim-Djelloul et l'oud de Marc Loopuyt ethnomusicologue ont dévoilé les multiples facettes d'un Orient lumineux, empreint de douceur et de raffinement.

La musique est une production universelle qui se moque des frontières, les musiques s'irriguent les unes les autres, s'enrichissant de nouveautés. Ce soir, nous écouterons les danses hongroises de Brahms inspirés par les danses tziganes. Le concerto pour percussions de Tan DUN entendu hier soir recèle des influences de musique européenne, ne serait-ce que sa construction en 3 mouvements typique du concerto ainsi que certaines phrases mélodiques. Entre une œuvre de plain-chant et une mélopée orientale, on rerouve certaines similitudes, c'est encore plus net entre l'art du chant corse et celui de chants orientaux.

Afin de rassurer le public sur les concerts à venir, il faut savoir que les artistes des futures soirées consacrées au thème de l'Orient sont arrivés à Montpellier. Thomas Enhco resté bloqué à Istambul est déjà en répétition pour le concert de mardi 19 juillet au soir, les stars de la soirée Iris du mardi 26 avec Sonia Yoncheva et à la direction Domingo Hindoyan maintiennent eux aussi leur concert. Il ne faut pas oublier que ces musiciens ont travaillé pour nous offrir ces concerts et que tout travail mérite salaire.

A.K