14-Juillet : pourquoi des municipalités annulent ou maintiennent leurs festivités après les émeutes qui ont secoué le pays
Encore sous le choc des violences urbaines de la fin juin, ou redoutant de nouvelles tensions, des élus ont décidé de renoncer aux événements prévus pour la fête nationale, à commencer par le traditionnel feu d'artifice. D'autres, à l'inverse, entendent s'en tenir à leur programme.
Selon France Info :
A Montargis, fête nationale ou pas, on n'a "pas envie d'aller faire la bamboche". Deux semaines après que des émeutiers ont incendié bâtiments, véhicules et poubelles dans cette sous-préfecture du Loiret, en réaction à la mort du jeune Nahel à Nanterre (Hauts-de-Seine), la ville est encore "groggy", selon son maire, Benoît Digeon. Les bals prévus dans la commune, jeudi 13 juillet, ont été annulés, tout comme le feu d'artifice qui devait illuminer l'ancien château royal. "Quand on a un deuil dans la famille, on ne va pas en boîte de nuit le lendemain", défend l'élu Les Républicains de 70 ans, auprès de franceinfo.
Pour le maire, la décision relevait de l'évidence, "par respect pour ceux qui sont dans la souffrance". "J'ai une dame de 87 ans qui a tout perdu dans le feu de son appartement", insiste-t-il. Les restaurants et les bars de Montargis sont priés de ne pas faire jouer d'orchestre en extérieur et les habitants sont conviés à une simple cérémonie républicaine, jeudi soir, "avec un hommage particulier pour les forces de sécurité et de secours". Ambiance fleurs et couronnes, plutôt que bouquet final.
A travers la France, d'autres municipalités marquées par les violences urbaines ont choisi de faire de même. "Les élus et habitants que j'ai croisés sur le terrain sont effectivement assez inquiets dans la perspective de la fête nationale", a reconnu Elisabeth Borne, samedi, dans un entretien au Parisien. "Les moyens seront massifs pour protéger les Français pendant ces deux jours sensibles", a promis la Première ministre, sans réussir à rassurer tous les édiles.