Réforme des retraites : la classe politique "suspendue" à la décision du Conseil constitutionnel, arbitre malgré lui de la crise
Selon France Info :
De mémoire de constitutionnalistes, mais aussi d'anciens Sages, la situation est inédite. Jamais une décision du Conseil constitutionnel n'avait suscité autant d'attente, de spéculations et d'attention médiatico-politique. Vendredi 14 avril, les neuf membres du Conseil constitutionnel, présidé par l'ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius, rendront leur décision sur la très controversée réforme des retraites, à l'origine d'une crise politique et sociale, en particulier depuis le déclenchement de l'article 49.3. Trois recours ont été déposés contre le texte par la Nupes, les sénateurs de gauche et le Rassemblement national, tandis que la Première ministre a elle-même saisi la juridiction. Dans l'intervalle, le camp présidentiel a appuyé sur le bouton pause. "En ce moment, tout est suspendu jusqu'au 14 avril", résume un ministre auprès de France Télévisions. "On a zéro déplacement de prévu", appuie un conseiller ministériel.
"On a le sentiment que le Conseil constitutionnel a un peu les clés de la crise. Si jamais il valide le texte, il approfondit la crise et empêche une possible reprise du dialogue social. S'il l'invalide, il affaiblit l'exécutif au point que gouverner pourrait être impossible", décrypte Benjamin Morel, maîtres de conférences en droit public.Trois voies s'offrent aux Sages : la censure totale de la réforme, la censure partielle ou la validation du texte. "C'est comme toute décision de justice : elle conviendra à ceux à qui elle est favorable. Les autres la critiqueront", commente un ancien membre du Conseil. Quelle que soit la décision des Sages, elle aura forcément des conséquences majeures.