Myriem Karim, Sandra Melh et Hélène Pambrun… Ces trois photographes, désormais reconnues, ont toutes un point commun : à l’orée de leur carrière, elles ont été primées par le festival Mise au Point (MAP), consacré à la photographie contemporaine à Toulouse [1].
En outre, et pour ne citer qu’elle, Myriem Karim, avant d’être primée à MAP, avait présenté son travail en 2019 au Centre photographique documentaire – ImageSingulières à Sète et, un an plus tôt, au festival ManifestO qui organise sa 20e édition du 16 septembre au 1er octobre à Toulouse.
C’est la force de l’écosystème photographique régional, que soutient la Région Occitanie : vivace et réactif, il a l’œil pour repérer tout au long de l’année les talents et les accompagner. À l’image du festival MAP qui se donne pour double mission de soutenir les jeunes photographes et de diffuser l’art photographique. Pour son édition 2022, il présente parmi les travaux d’artistes émergents ceux de la Toulousaine Juliette Mas, tandis qu’il accueillera une exposition d’Hélène Pambrun, désormais photographe à Paris Match.
La 14e édition du festival MAP se tient du 3 au 19 juin dans différents lieux à Toulouse. Parmi les dix artistes invité.e.s cette année figurent Jane Evelyn Atwood, dont l’exposition se déroulera jusqu’au 25 septembre au château de Laréole, mais aussi Hélène Pambrun et Julie Joubert, Grand Prix MAP/Conseil Départemental de la Haute-Garonne.
Accompagner les jeunes photographes
À Sète, ImageSingulières, festival dédié à la photographie documentaire [2], est un autre grand acteur de la création photographique. CéTàVOIR, l’association qui l’organise, initie des commandes, à l’exemple de D’Oc, un projet croisant six regards de photographes documentaires (trois hommes / trois femmes) sur l’Occitanie.
Ce travail sera montré de septembre à décembre au centre photographique documentaire ImageSinguières et il fera l’objet d’un livre. L’un des six photographes choisi.e.s n’est autre que Théo Combes, un jeune talent régional, diplômé de l’ESMA Montpellier et de l’ETPA à Toulouse, la plus ancienne école de photographie de France. Théo Combes est également lauréat de la bourse Laurent Troude en 2019.
En outre, depuis 2018, ImageSingulières organise, avec l’ETPA et Mediapart, les Prix ISEM qui ont récompensé en 2021, dans la catégorie Jeunes photographes, la Toulousaine Cloé Harent, une autre diplômée de l’ETPA. « En dépit de leur créativité, les jeunes photographes ont encore besoin d’être accompagné.e.s pour que leur activité devienne pérenne. C’est l’une des missions que nous nous assignons », rappelle Valérie Laquittant, la directrice de CéTàVOIR.
C’est à voir à ImageSingulières
Le festival ImageSingulières organise, lui aussi, sa 14e édition cette année. Il se tient du 26 mai au 12 juin à Sète. Parmi ses temps forts : l’exposition thématique Beyrouth au Chai des Moulins, et FRAGILES, la nouvelle création du Collectif Tendance Floue.
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Visa pour l’image, le Festival international du photojournalisme, le seul au monde dans son genre et son approche, est lui aussi un révélateur de talents. « Nous avons été les premiers à exposer Paolo Pellegrin et Alexandra Boulat a été découverte par le National Geographic lors d’une exposition à Visa pour l’Image », observe Jean-François Leroy, son directeur et fondateur.
Organisé par l’association homonyme, dont fait partie la Région Occitanie, ce festival est relayé tout au long de l’année par le travail de son Centre International du Photojournalisme (CIP) qui participe à montrer et promouvoir les courants qui se font jour dans le photojournalisme. « Le CIP a la volonté de laisser les photographes qu’ils présentent exprimer de plus en plus leur subjectivité », confirme Jean-Luc Soret, le directeur de l’association Visa pour l’Image.
C’est à voir à Visa pour l’Image
Du 27 août au 11 septembre, la 34e édition de Visa pour l’Image présente 25 expositions, parmi lesquelles La Sixième Extinction d’Alain Ernoult, En Marge d’Eugène Richards et Au cœur de la rébellion birmane de Siegfried Modola.
Des Pyrénées-Orientales à l’Aubrac
À
Céret, à quelques kilomètres de Perpignan,
Lumière d’Encre se focalise sur la
création photographique contemporaine. Cette année, l’association a fait un pas de plus en créant un
Centre d’Art et de Photographie, inauguré le 6 mai 2022, et en lançant les
Rencontres Photographiques du Paysage, dont la première édition court jusqu’au 2 juillet.
Raymond Depardon, très présent dans la région,
Françoise Beauguion et
Julia de Cooker, résidente cette année, s’y succèdent en présentant leurs travaux.
Dans le Gers, le Centre d’art et de photographie de Lectoure est attentif aux regards artistiques singuliers, aux individualités. « Nous sommes sensibles aux artistes qui expérimentent et ne craignent pas de sortir de leur zone de confort dans leur recherche, leur démarche artistique », souligne Marie-Frédérique Hallin, sa directrice. Ce centre le démontrera une nouvelle fois dans le cadre de L’été photographique de Lectoure, son festival.
C’est à voir à l’Été Photographique de Lectoure
Le Centre d’art et de photographie de Lectoure a décidé d’apporter un « souffle neuf » à son Été Photographique, qui se tient du 16 juillet au 18 septembre, en donnant carte blanche à la critique et commissaire d’exposition indépendante Émilie Flory. À voir parmi ses temps forts : le week-end du vernissage les 16 et 17 juillet.
Dans l’Aude, à Durban-Corbières, l’association Remp’Arts rend la création contemporaine, « accessible en zone rurale ». Sa saison 2022, qui court de mai à octobre, est placée sous le signe de la Poétique de l’étrange, au travers du regard de quatre photographes qui explorent les dimensions de l’autoportrait, de la fiction des paysages et de celle de l’identité.
Mais, en Occitanie, la création s’appuie aussi sur la photographie de nature, animalière et humaine, que promeut, en Aveyron, le festival PHOT’Aubrac qui se déroulera cette année du 17 au 25 septembre, sur une quinzaine de lieux autour de Nasbinals.
Autre trait de culture régional : la
photographie sociale, que valorise à Carcassonne
Le GRAPh. Cette association débusque, elle aussi, de jeunes talents, notamment au travers de l’appel à projets à l’attention des photographes de moins de 20 ans, lancé l’an dernier et accompagné d’un concours dédié. Retenue dans ce cadre,
Paloma Faugère été propulsée par
Fictions Documentaires, le festival qu’organise Le GRAPh, en recevant le premier prix décerné. «
Son travail a fait l’objet de sujets sur France Info, TV5Monde… », salue Éric Sinatora, le directeur de l’association. Cette année, Fictions Documentaires se déroulera
du 15 novembre au 17 décembre.