Des craintes concernant l'offre de transport ont toutefois été exprimées à plusieurs reprises depuis septembre 2022.
En septembre 2022, l'audit des mobilités dans le cadre des JOP 2024 mené conjointement par l'Inspection générale de l'environnement et du développement durable et l'Inspection générale de l'administration, pointait les risques liés à la fragilité du réseau ferré francilien et à la pénurie de personnels touchant les conducteurs de bus et d’autocars.
En janvier 2023, la Cour des comptes invoquait des risques réels sur les projets d’infrastructures, dans un premier rapport consacré à l'organisation des JOP : "Plusieurs opérations d’infrastructures, prévues ou non dans le dossier de candidature mais qui participeront fortement à la bonne tenue des Jeux, présentent des risques majeurs du fait de calendriers d’ores et déjà tendus et sans véritable marge de manœuvre. Si elles n’étaient pas achevées pour les Jeux, il en résulterait une tension difficilement soutenable sur les lignes fortement sollicitées, avec les risques associés d’incidents et d’engorgements pour les usagers du quotidien. De tels phénomènes contribueraient à dégrader fortement l’acceptabilité de l’événement pour la population."
La Cour fait référence :
- au chantier Éole (RER E), devant assurer une amélioration de la desserte de l’Arena de Paris La Défense ;
- aux prolongements de la ligne 14 (permettant de desservir le Stade de France, le centre aquatique olympique et le village des athlètes, via la gare de Saint-Denis-Pleyel et le franchissement urbain Pleyel associé, pour la partie nord et l'aéroport d’Orly, pour la partie sud).
En juillet 2023, la Cour des comptes a renouvelé ses avertissements dans un rapport complémentaire : "Au-delà de la question du transport des spectateurs et de l’enjeu d’image que constitue l’aboutissement des différents chantiers pour les organisateurs des Jeux, ces projets d’infrastructures demeurent essentiels pour assurer la fluidité des flux (voyageurs du quotidien, personnes accréditées, personnels et spectateurs) pendant les Jeux. Il est donc impératif que les chantiers d’infrastructures essentiels au bon déroulement des jeux (Éole, Porte Maillot, ligne 14, franchissement urbain Pleyel, gare du Nord) soient conduits à leur terme dans les délais prévus."
Un rapport parlementaire, également publié en juillet 2023, mentionne les risques liés aux transports : "[...] jamais les transports franciliens n’ont aussi mal fonctionné. Cela est dû à plusieurs facteurs, confirmés par l’ensemble des acteurs auditionnés par les rapporteurs : les retards des chantiers du Grand Paris Express (GPE), le déficit de personnels pour la conduite des bus et l’augmentation de la fréquentation des transports en commun sur un réseau dont la fréquence avait été revue à la baisse lors de la crise de la covid-19 et qui n’a jamais retrouvé son rythme pré-pandémie.
[...] Ces retards de chantiers vont donc avoir pour effet de contraindre un réseau d’ores et déjà en tension et de multiplier les risques d’incidents ou d’engorgements. Si, en particulier, certaines lignes de métro n’étaient pas achevées pour les Jeux, cela contribuerait à dégrader fortement l’acceptabilité de l’événement pour la population."
Toutefois, devant la commission des affaires culturelles et de l'éducation, à l'Assemblée nationale le 9 avril 2024, la ministre des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, a déclaré : "Concernant les transports, nos grands chantiers d'infrastructures sont également parfaitement dans les temps, comme en atteste le lancement réussi, sous l'égide de la RATP, du nouveau système de pilotage automatisé de la ligne 14 qui sera la colonne vertébrale de la desserte des Jeux. Les plans de transport sont stabilisés avec, sur de très nombreuses lignes, une offre renforcée de 15%, et, si nécessaire, jusqu'à 60%."