VALDORA : Un projet de valorisation des DORADES de dévalaison.
Il y a quelques jours se tenait, au lycée de la Mer de Sète, une réunion concernant le bilan du projet VALDORA qui consiste à conserver vivantes des dorades capturées au moment de leur migration saisonnière en octobre.
"Les apports en poissons pêchés sont, à cette période, très importants sur les criées et trois pêcheurs professionnels ont décidé depuis l’an dernier de conserver un certain nombre de dorades vivantes pour en décaler la vente en décembre, au moment des fêtes. C’est un choix audacieux."
L’an dernier, les trois comparses - Robert Rumeau, Denis Talano et Kevin Henri - soutenus par des institutions (le Cépralmar comme porteur du projet) ainsi que par des élèves du lycée de Mer ont mis sur pieds leurs techniques de capture, de transfert et de conservation dans des viviers de l’entreprise « Murex Coquillages » de Sète.
Après quelques rectifications quant à la méthode de capture mais aussi quelques créations, dont le système novateur de la cage associée au filet traditionnel, le projet a été relancé cette année encore.
La problématique, pour rendre le projet rentable, a été de faire en sorte que ces poissons soient considérés comme « sauvages » car non nourris durant leur conservation. Ce qui fut fait.
Cette année, aucune nourriture n’a été donnée aux dorades durant les trois mois de vivier. De plus, selon le cahier des charges, il n’a été administré aucun traitement durant cette période de captivité.
A la différence de la première tentative, il y a eu cette fois-ci peu de mortalité, de l’ordre de 4%.
A la fin de cette période de captivité, aidés par les services de l’Ifremer de Palavas, les pêcheurs ont eu le plaisir de constater que les pertes en poids des dorades étaient insignifiantes, de l’ordre en moyenne de 3,5%.
Pour l'année 2018, cette pêche a concerné 60 individus de 256g à 976g.
L’abattage avant les ventes en criées de Sète et d’Agde a été réalisé de manière « classique » pour une vente, cette année, de 170kg.
Comme l’an dernier, les prix fluctuent selon les apports du jour mais globalement les prix des grosses dorades ont tourné autour de 17 euros, soit entre 12 et 29 euros le kg.
"Après de tels résultats plutôt encourageants, une ou plutôt des questions demeurent, celle, entre autre, de la rentabilité d’une telle pêche. Car s’il y a une volonté de pérenniser cette technique, il va bien falloir investir dans du matériel dont les cages avec un prix à l’unité avoisinant les 4.000 euros HT. Mais aussi envisager l’aménagement d’un site dédié pour conserver les poissons. Toutes ces questions restent encore en suspens et devront être tranchées par les professionnels eux-mêmes soutenus par leurs partenaires."
Des partenaires nombreux : le Cépralmar, l’Ifremer, les poissons du Soleil, le Lycée de la Mer, l’association Valdora.
Et des partenaires financiers : l’Europe, l’Union Européenne, le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, la Région Occitanie, le Département de l’Hérault, Sète Agglopôle.
Autre amélioration à envisager dans le cadre d’une meilleure rentabilité, monter la possibilité des charges en vivier supérieur à 15kg/m3.
Toutes ces questions devront trouver réponses mais en attendant, les 3 professionnels se disent satisfaits et se proposent de renouveler cette technique de pêche l’an prochain et peut-être même de l’étendre à une autre espèce de poissons fréquentant les eaux de l’étang de Thau, le loup.
publié le 19 mars 2019, Jean-Marc ROGER.