Récompensé au Molière 2020 : Meilleur spectacle du Théâtre Public, mise en scène et auteur francophone.

 
Simon Abkarian, formé aux Atrides du théâtre d’Ariane Mnouchkine, est ici auteur, metteur en scène et comédien, mettant ses pas dans ceux d’Eschyle. De ce dernier, il emprunte le squelette de L’Orestie, pour lui redonner chair à l’aune contemporaine avec le concours d’une troupe survitaminée, qu’épaulent trois musiciens rock. Loin des palais où rois et reines s’entre-tuent, il s’attache à montrer la douleur et la colère du peuple qui se désespère dans les bas-fonds. Le chœur principal est composé des femmes troyennes enlevées par les vainqueurs et soumises à la prostitution. C’est parmi elles qu’Électre vit désormais, ressassant sa haine pour sa mère Clytemnestre, qui a tué le roi Agamemnon, avec la complicité de son amant Égisthe. Oreste, son frère exilé, viendra venger leur père.
Dans des costumes qui disent l’archaïque Grèce, et au-delà l’Arménie, cette Électre brille de mille feux dans lesquels se mêlent hardiment les artifices superbement maîtrisés du fard et de la danse, du chant et des masques.
Un spectacle électrisant, portant haut la parole des femmes et qui n’est pas sans rappeler un certain Théâtre du Soleil.