LES GRANDES CHANSONS FRANCAISES : " Le temps qui reste " Par Serge Reggiani.
Philippe Raybaud : " Le temps qui reste " Par Serge Reggiani.
Comme chaque semaine, nous vous invitons à découvrir une grande chanson française.
Aujourd’hui, nous vous dévoilons : " Le temps qui reste " par Serge Reggiani.
(Auteurs: Dabadie Jean-Loup, Goraguer Alain, Patrick Goraguer ).
Le temps qui reste :
" Combien de temps, combien de temps encore ?
Des années, des jours, des heures, combien ?
Je m'en fous mon amour.
Quand l’orchestre s’arrêtera, je danserai encore.
Quand les avions ne voleront plus, je volerai tout seul.
Quand le temps s’arrêtera....je t’aimerai encore.
Je n’sais pas où, je n’sais pas comment, mais je t’aimerai encore.
D'accord ? "
Serge Reggiani (1922- 2004) acteur-chanteur français d'origine italienne.
Découvert par Jacques Canetti il est considéré comme l'un des grands interprètes de la chanson française. Exigeant dans le choix des auteurs, il chante aussi bien Baudelaire que Moustaki, ou encore Rimbaud, Dabadie ou Vian. Dans les années 1980, il se découvre une passion tardive pour la peinture, ce qui l'amène, en 1991, à exposer pour la première fois. Durant cette décennie, il publie également deux ouvrages autobiographiques.
Né à Reggio d'Émilie, en Émilie-Romagne (Italie), issu d'une famille modeste Reggiani arrive en France en 1930, à l'âge de huit ans, avec sa famille, à Yvetot en Normandie. Il suit d'abord les traces de son père comme apprenti coiffeur, puis après la lecture d'une petite annonce, s'inscrit au Conservatoire des arts cinématographiques, à Paris, où la famille s'est installée entretemps. Il est naturalisé français en 1986.
Une carrière cinématographique et théâtrale ponctue sa vie. Serge joue pour les plus grands réalisateurs et metteurs en scène aux côtés des acteurs prestigieux de l'époque.
À partir de 1964, Serge Reggiani s'oriente vers la chanson grâce à Jacques Canetti qu'il a rencontré chez ses amis Simone Signoret et Yves Montand. Jacques Canetti lui propose de participer à l'intégrale 100 chansons de Boris Vian et lui fait découvrir des chansons dont la plupart des textes sont inédits à l’exception du Déserteur.
Son premier disque sort en 1965, en pleine période yé-yé, et connaît un succès très encourageant pour un interprète débutant dans la chanson. Diffuser deux jours durant par RTL, la chanson " Arthur, où t'as mis le corps ? " Est une curiosité et devient la chanson fétiche des auditeurs.
En 1966, Barbara, séduite par son premier album de chansons de Boris Vian, lui propose de faire la première partie de son tour de chant. Il entre alors sans le vouloir en concurrence avec son fils Stéphan qui tente de percer en tant que chanteur. Les textes de Vian séduisent la jeunesse de l'époque. Reggiani est aussi très apprécié par la jeunesse « soixante-huitarde » pour son engagement à gauche. Barbara l'aide à travailler sa voix. En 1967 il enregistre avec Jacques Canetti son second album ; pour cet opus, Serge Reggiani précède certains titres par un poème mis en musique qui introduit le thème de la chanson. Il y interprète avec son timbre de baryton Le Petit Garçon - écrit à sa demande par Jean-Loup Dabadie, dont c'est la première chanson - Le Déserteur et Quand j'aurai du vent dans mon crâne de Boris Vian, Les loups sont entrés dans Paris, Ma liberté et Sarah (deux chansons écrites par Georges Moustaki), Paris ma rose... L'album connaît un succès foudroyant et lance la carrière de chanteur de Serge Reggiani.
Il travaille aussi bien avec des compositeurs reconnus - Jacques Datin notamment - qu'avec de nouveaux auteurs dont certains deviendront célèbres : Pierre Tisserand, Serge Bourgois, Albert Vidalie, Georges Moustaki et Jean-Loup Dabadie, ou encore Maxime Le Forestier et Serge Gainsbourg dans les années 1970. Son fils Stéphan et sa femme, Annie Noël, écriront également pour lui.
En 1980, à l'âge de 34 ans, son fils Stéphan met fin à ses jours dans la maison de Mougins où il se trouve avec sa femme et sa grand-mère. Bien qu'il ressente moins de goût pour la chanson, Serge Reggiani, soutenu par ses amis, trouve dans le travail la force de lutter contre la dépression et l'alcoolisme pourtant présents. Il continue ainsi de produire des albums qui bénéficient de la faveur du public et rencontre également un grand succès à l'Olympia en 1983 et 1989.
Le 22 juillet 2004, il meurt d’une crise cardiaque à l'âge de 82 ans. Sa mort suit de quelques heures celle d'une autre figure emblématique de la chanson française, Sacha Distel. Il repose au cimetière du Montparnasse, auprès de ses parents et de son fils Stéphan Reggiani, et non loin des sépultures de Sophie Desmarets et de Maurice Pialat.
Philippe Raybaud.