Salle comble pour le pianiste Boris Berezovsky.
Berezovsky, géant du piano russe et grand invité de la journée du clavier russe organisé par le Festival de Radio-France Occitanie-Montpellier.
En ce jeudi 20 juillet consacré au piano russe avec des compositeurs connus et d'autres encore inconnus, le clou de la journée revenait à la présence du fidèle pianiste Boris Berezovsky - venu au festival en 2010 - en seconde partie de soirée à l'Opéra Berlioz du Corum à Montpellier.
Première déception, il n'était pas venu avec le programme annoncé mais avec la sonate n°13 en mi bémol Majeur de Beethoven et de quatre danses norvégiennes d'Edvard Grieg à la place de pièces de Mily Balakirev et de Lezghinka de Serge Liapounov. Il avait donc échangé deux œuvres russes contre deux européennes dont l'une déjà assez connue. Les deux compositeurs s'étant, dans les morceaux présentés, fortement inspirés des airs folkloriques de leur pays respectif, les pièces restaient dans l'esprit de la musique russe du XIX qui puisa abondamment dans le répertoire populaire des régions slaves. C'est tout de même dommage car l'un des objectifs du Festival de Radio-France Montpellier est de faire découvrir des œuvres et des auteurs inconnus.
Deuxième déception. Impassible, Monsieur Berezovsky a semblé se déchaîner sur la sonate n°1 de Rachmaninov. Le piano allait-il résister? De la salle, nous percevions une sorte de bouillie musicale et l'on pouvait se demander ce que recevaient les auditeurs de France-Musique. La sonate n°13 de Beethoven fut mieux perceptible avec sa variation sur une chanson enfantine dans le 1er mouvement, alternant avec un allegro dont les notes étaient bien déliées. Les deux autres mouvements, très romantiques, furent interprétés avec une grande sensibilité même si le grand pianiste préfère les virtuosités des mesures rapides où il excella d'ailleurs. Dans son programme, les quatre danses norvégiennes de Grieg lui convinrent très bien, même si elles n'étaient pas aussi rapides que les danses slaves. Ce choix permit d'entendre d'autres œuvres du compositeur norvégien que Peer Gynt.
Petrouchka de Stravinsky, remarquablement exécuté, permit de découvrir différentes facettes du compositeur. Boris Berezovsky fit très bien sentir son affinité pour les arts populaires de Russie mais aussi son attirance pour les recherches musicales de son temps. En effet, ses accords polytonaux évoquent des exercices de style et ses motifs étranges confèrent à son œuvre un aspect fantastique et la salle Berlioz qui était comble ovationna longuement le célèbre pianiste.
Publié le 20 juillet 2017 par A.K.