Les Nuits de Moscou à Montpellier
Très populaire Ouverture pour ce 32ème Festival de Radio-France Montpellier Occitanie avec les « Nuits de Moscou ».
Hier soir 13 juillet 2017, à l'amphithéâtre du Domaine d'Ô s'ouvrait en fanfares le Festival 2017 de Radio-France Montpellier Occitanie en hommage à la Révolution russe de 1917.
Le seul des deux fameux Chœurs de l'Armée Rouge restant, celui dirigé par le Général Victor Eliseev, avait été invité à cette occasion. Après un hommage rendu par Jean-Pierre Rousseau, Directeur du Festival, au Chœur Alexandrov et ses 64 membres décimé dans un accident d'avion en décembre 2016, le concert a commencé par l'exécution de nos hymnes nationaux respectifs devant un amphi quasi comble, debout. La puissance vocale du chœur composé de 31 chanteurs, sonnait comme des cuivres.
Accompagné de 17 instrumentistes et amplifié par la technique, l'ensemble supplantait de dix fois les décibels produits par les applaudissements pourtant frénétiques du public. Une excellente fusion s'est très vite établie entre ce dernier et les musiciens et l'ambiance en était très exaltée. A « L'Internationale », nombre de nostalgiques se sont levés le poing brandi. Beaucoup de gens fredonnaient les chants rendus si populaires par le Chœur et ses traditionnels solistes, les basses surtout qui ont emporté l'enthousiasme des auditeurs. Ces « Nuits de Moscou » se sont révélées très chaleureuses sinon très chaudes.
Outre le programme, celui-ci a envoyé des clins d'œil aux Gringos, et aux Ritals. L'adaptation de « l'air de Figaro » du Barbier de Séville de Rossini est un bon exemple de la technique vocale russe qui repose sur le souffle et le fry vocal. Mais ces musiciens chevronnés ont su aussi prouver qu'ils étaient capables de moduler dans des morceaux comme « Plaine, ma plaine », « la Varsovienne » ou « les Sources ». « Les trois cloches » chanté par Edith Piaf a vu arriver sur la scène la seule femme du groupe.
Le final a été une véritable apothéose. Si le Chœur avait réservé aux spectateurs de nombreuses surprises comme ce solo de balalaïkas et autres diversions, certains admirateurs lui en avaient aussi concocté une avec la complicité d'un chef de chœur montpelliérain qui a fait entonner à tout l'amphithéâtre « Je vois la vie en rose ».
Aucun lien avec notre actualité politique ? La Révolution est toujours en marche que l'on se rassure, même si elle est « fluide » comme dirait Jean-Claude Milner, linguiste et philosophe présent aux leçons de Pétrarque à Montpellier.
Publié le 15 juillet 2017 par A.K.