Grand succès mérité pour ces 4 saisons remixées et dansées
Le second spectacle offert ce week-end aux enfants par l'OONMO en ce mois d'avril 2017 est un remix des Quatre saisons de Vivaldi, chorégraphiées par Hamid El Kabouss, directeur de la troupe MIMH. Ce fut un enchantement pour les yeux, les oreilles et l'intelligence.
Vivaldi était interprété par l'orchestre national de Montpellier en réduction - dix-huit musiciens - dirigé par le tout jeune chef d'orchestre David Niemann. Certains mouvements des concerti étaient soit annoncés soit prolongés par une partition électroacoustique live de Julien Guillamat, compositeur en résidence à l'OONMO, qui leur apportait une résonnance permettant aux enfants de s'imprégner de la tonalité et aux danseurs d'anticiper ou d'ajouter une variation à leur propos.
Il faut féliciter Hamid El Kabouz pour l'intelligence et l'efficacité de sa chorégraphie qui bénéficiait d'excellents danseurs, très expressifs, drôles, tendres, pétillants. Une mention spéciale pour le grand dégingandé à l'humour chapelinesque. Les danses, contemporaine, hip-hop et capoiera s'adaptaient parfaitement aux variations lyriques, exaltés ou dramatiques de la musique.
Le choix du décor en harmonie avec les saisons réduit aux costumes des danseurs et à des objets se résumait à des parapluies, des manches à balai qui apportaient la malice, la poésie et la légèreté au spectacle : les parapluies devenaient au gré des saisons et donc de l'humeur des personnages champignons, voiles, armes, cachettes et les manches à balai, fusils, cannes de soutien, insignes de la colère. Sans oublier le clin d'œil apporté par l'orangé d'un parapluie du Printemps rappelant celui de la robe de Pomone du tableau « Vertumne et Pomone de Jean Ranc » emblématique du Musée Fabre de Montpellier. C'est ainsi qu'on tisse une culture.
Les enfants, dès trois ans, avaient les yeux rivés sur la scène. Ils riaient à l'humour distillé par les danseurs, retenaient leur respiration aux mouvements lents et graves qui exprimaient la tristesse ou la pauvreté, s'excitaient de joie aux pirouettes et acrobaties du hip-hop ou de la capoeira.
Un spectacle comme celui-ci nourrit bien davantage la sensibilité musicale des enfants qu'une simple écoute.
Et ils l'ont bien exprimé par leurs applaudissements nourris et leurs rappels.
A.K.