Oscar d'honneur à Hollywood pour Agnès Varda
Ce 11 novembre, Agnès Varda recevra un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. Une récompense qui vient saluer son parcours singulier, 60 ans de cinéma et près de trente films.
Touchée par le fait qu'on l'on ait pensé à elle. "Je suis une petite reine dans la marge du cinéma", a-t-elle déclaré.
La notoriété d'Agnès Varda et surtout ses réalisations et récompenses d'une certaine façon font aussi d'elle une Grande ambassadrice de Sète. Avec son accord elle était d'ailleurs associée aux festivités de la Saint Louis 2017, avec ses tournois de joutes qu'elle apprécie énormément.
En 1954, à ses débuts, elle avait tourné à la Pointe Courte avec des résidents de ce très beau quartier.
"De La Pointe Courte aux Plages d'Agnès, de La mer Etsetera à Y'a pas que la mer, la réalisatrice et plasticienne n'a cessé de puiser dans l'Ile singulière matière à son inspiration. En 2015, Agnès Varda recevait lors de la cérémonie de clôture du 68e festival de Cannes une palme d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. Et il y a forcément un peu de Sète dans cette prestigieuse distinction accordée avant elle aux seuls Woody Allen, Manoel de Oliveira, Clint Eastwood et Bernardo Bertolucci, et pour la première fois à une femme."
"Aujourd'hui à Sète... Une école Agnès-Varda a été inaugurée aux Métairies en 2005 en présence de la réalisatrice. A la Pointe Courte, une traverse Agnès-Varda va de la promenade Louis-Vaillé au quai du Mistral. Pour le centenaire de la naissance de Jean Vilar, Agnès-Varda a exposé des photos d'Avignon dans la maison des Vilar. Ses amis se nomment aussi Lubrano, Biascamano, Calli... et aussi le sénateur-maire François Commeinhes... parmi beaucoup d'autres Sétois. En juin dernier, elle acceptait d’être l’ambassadrice d’une campagne nationale d’image lancée par la Ville et portée par six grands artistes attachés à Sète. Elle rendait ainsi hommage à sa muse et écrit de sa plume ces mots : “Sète m’amuse et m’inspire. J’y ai tourné en 54 “La Pointe Courte” et ses joutes et en 2005 “Les plages” et ses joutes. Quel bonheur !” En juillet, elle participait à la deuxième édition du SunSète Festival dédié au cinéma."
Elle y présentait avec son complice JR son dernier documentaire “Visages, villages”, tout juste récompensé par le prix de l’Oeil d’Or à Cannes.
AGNÈS VARDA ET SÈTE : UNE HISTOIRE D'AMOUR Cette histoire d'amour commence en 1940, alors qu'Agnès Varda fuit la Belgique bombardée avec sa mère et ses 4 frères et sœurs. Et c'est à Sète, sur un bateau amarré face au palais consulaire que la famille va trouver refuge. Agnès a alors 12 ans et se lie d'amitié avec les filles Schlegel, qui habitent en face, sur le quai Pasteur. Elle passera là une adolescence heureuse et insouciante. Dans les années 50, elle part étudier la photo à l'école du Louvre à Paris. Elle obtient un diplôme de photographie. A Sète, son amie Andrée Schlegel épouse un certain Jean Vilar. Le lien est fait. Varda rejoint Jean Vilar à Avignon : il vient de créer deux ans plus tôt le célèbre festival de théâtre. Elle devient photographe de plateau pour le TNP et se fait connaître grâce à ses clichés de Gérard Philipe ou Maria Casarès. Mais fidèlement, elle revient à Sète. La Pointe Courte l’inspire. Sa lumière écrasante, sa rencontre avec les pêcheurs lui donnent l’idée de réaliser en 1954 un film éponyme, son premier film, qui rend ce quartier de Sète quasi-mythique. C'est parmi les acteurs du TNP qu'elle choisit Silvia Monfort et Philippe Noiret (débutants au cinéma) pour ce premier long métrage. Réalisé en 35 mm avec des moyens de fortune et hors du circuit économique traditionnel, ce dialogue d'un couple qui fait le point sur fond de chronique néo-réaliste d'un village de pêcheurs apporte un souffle de liberté au cinéma français et réunit toutes les caractéristiques de ce que sera la “Nouvelle vague”. Plus d'un demi-siècle après La Pointe Courte, elle boucle la boucle, et tourne notamment à Sète “Les Plages d'Agnès”, un émouvant autoportrait où elle revient sur sa vie et sur son travail. Elle obtient le César du meilleur film documentaire lors de la 34e cérémonie des César.Sa carrière ne l’éloigne jamais bien longtemps de son port d’attache. Elle s’investit dans la vie culturelle de l’île singulière. Au printemps 2009, elle s’installe au Centre Régional d'Art Contemporain avec une exposition intitulée “La mer ...Etsetera”. Des souvenirs toujours. En 2011, elle investit le Musée Paul-Valéry cette fois, et prend avec “Y'a pas que la mer” le contre-pied de son précédent travail dans un lieu d'où on ne peut échapper au spectacle de la mer... Et puis il y aura aussi en décembre suivant “Agnès de ci de là Varda”, 5 épisodes de 45 minutes diffusés sur Arte. Sète sera présente dans le 4e avec l'évocation entre autres de Soulages et de deux pêcheurs sétois. |