Michael Lonsdale à l'abbaye de Valmagne
A l'Abbaye de Valmagne : paroles d'amour à Tibhirine
Jeudi 3 Août, à 21h, l'Abbaye de Valmagne aura l'immense plaisir d'accueillir Michael Lonsdale et Nicolas Celoro dans l'église de l'abbaye.
Accompagné au piano par Nicolas Celoro, Lonsdale interprétera des lectures de frère Luc, moine de Tibhirine, qu'il a incarné au cinéma dans le film de Xavier Beauvois "Des Hommes et Des Dieux".
Né d’une mère française et d’un père anglais, Michael Lonsdale est un acteur de renommée internationale. Grande figure de l’avant-garde théâtrale et cinématographique des années soixante (films de Marcel Hanoun), il a joué aussi bien dans des productions hollywoodiennes (« Munich » de Spielberg), que pour des metteurs en scène comme Orson Welles, François Trufault, Joseph Losey, Louis Malle, Luis Bunel, Jean-Pierre Mocky ou Jean Eustache, ou encore pour des films grand public (dont un James Bond : « Moonraker », en 1979).
L’acteur, à la filmographie impressionnante, a été récemment mis à l’honneur dans le film « Des hommes et des dieux », remportant le César du meilleur second rôle masculin. Michael Lonsdale est aussi un amateur d’interprétation spontanée, genre où son humour à froid et son imperturbable dignité feront toujours merveille, ainsi qu’un lecteur au ton inimitable.
De son côté, pianiste et compositeur français, d’origines napolitaine et andalouse, Nicolas Celoro est reconnu par son ancien maître, le célèbre György Cziffra, comme «…un virtuose étonnant allié à un musicien aussi raffiné que profond...». Musicien internationale, Nicolas Celoro a parcouru les scènes d'une vingtaine de pays (Allemagne, Angleterre, Autriche, Corée du Sud, Espagne, Etats-Unis, France, Hong-Kong, Hongrie, Italie, Ile Maurice, Japon, Philippines, Pologne, Russie, Singapour, Suisse, Turquie) se produisant dans des salles aussi prestigieuses que le Victoria-Hall de Genève, le Théâtre Royal de Madrid, la Salle Gaveau à Paris, les Opéras ou Scènes Nationales françaises … Ses compositions personnelles révèlent un langage musical poétique et lyrique, qui semble renouer avec les notions d’émerveillement, d’immédiateté du ressenti et de profondeur de l’émotion musicale, en filiation plus ou moins lointaine avec la musique de Liszt, Debussy, ou Moussorgski.
Dans Télérama, Aurélien Ferenczi précise à propos du film : "Des Hommes et Des Dieux" : un petit groupe de croyants en terre étrangère, que leur humilité et leur dévouement ont rendus proches d'une population déboussolée par une guerre civile, s'obstine à ne rien lâcher, à mesure que le danger monte. Une forme de sacrifice, inspirée d'un fait divers, qui offre à Xavier Beauvois la matière de son meilleur film. A l'écran, les moines de Tibhirine redonnent un sens au mot « héros ». Leur héroïsme n'est pas un combat arme au poing, mais bien davantage une série de gestes au quotidien. Beauvois montre les travaux et les heures d'une communauté, rythmés par des rituels religieux (notamment le chant des cantiques), mais aussi par des besognes utilitaires : couper du bois, semer, soigner son potager. Miracle : c'est passionnant... Magnifiquement éclairé par Caroline Champetier, le film rime sans cesse avec l'iconographie catholique. Ainsi, ces corps et visages qu'aurait pu peindre le Caravage : la scène où Luc, le moine médecin — génial Michael Lonsdale ! — ausculte le doyen de la communauté, vieillard aux membres fragiles. Ces références picturales sacralisent les tâches banales, élèvent les personnages. Deux séquences superbes portent le film à son sommet : un chant choral lancé comme une réponse au bruit oppressant d'un hélicoptère. Puis un repas pendant lequel les frères communient littéralement autour d'un enregistrement du Lac des cygnes. Remplacer les cantiques par du Tchaïkovski donne la clé d'une grâce profane, où l'art est vécu comme un sacrement. Des hommes et des dieux est le digne représentant de cette foi-là. |