Chaudière, poêle, chauffe-eau... : attention aux intoxications au monoxyde de carbone !
Avec la baisse des températures et l'utilisation poussée des appareils de chauffage, les risques d’intoxication au monoxyde de carbone (CO) augmentent. Invisible, inodore et non irritant, le monoxyde de carbone est indétectable. Des gestes simples permettent de réduire ces risques. Service-Public.fr vous informe.
Chaque année, environ 1 300 épisodes d’intoxications au monoxyde de carbone survenus par accident sont déclarés aux autorités sanitaires. Il existe des gestes simples pour réduire les risques. Une attention particulière doit être portée sur le bon usage des chauffages mobiles d’appoint à combustible et le non recours à des moyens de chauffage de fortune, qui sont particulièrement dangereux.
Adopter des gestes de prévention
Des appareils de chauffage ou de cuisson mal entretenus et une mauvaise aération des locaux peuvent provoquer ce type d'intoxication. La présence de ce gaz résulte en effet d'une combustion incomplète, et ce quel que soit le combustible utilisé (gaz naturel, bois, charbon, fuel, butane, propane, essence, pétrole ou éthanol...) pour la production de chaleur ou de lumière.
Afin de limiter les risques d'intoxication, il est recommandé de :
- faire vérifier et entretenir tous les ans les installations de chauffage et de production d'eau chaude ainsi que les conduits de fumée (ramonage mécanique) par un professionnel qualifié dans votre résidence principale, et secondaire le cas échéant. Demandez-lui une « attestation d'entretien » qui prouve que l'appareil est bien entretenu ;
- aérer votre logement au moins 10 minutes par jour, même s'il fait froid ;
- maintenir vos systèmes de ventilation en bon état de fonctionnement et ne jamais obstruer les entrées et sorties d'air ;
- respecter les consignes d'utilisation des appareils à combustion indiquées par le fabricant : ne pas faire fonctionner les chauffages d'appoint plus de 2 heures de suite ; placer impérativement les groupes électrogènes à l'extérieur des bâtiments ; ne jamais utiliser pour se chauffer ou cuisiner en intérieur des appareils non destinés à cet usage (cuisinière, brasero, barbecue, etc.).
Attention : en collectivité, il convient d'être particulièrement attentif : les intoxications liées à l'utilisation de chauffages à gaz sont fréquentes.
Comment être alerté ?
Il existe des détecteurs de monoxyde de carbone à fixer ou portables mais la Commission de la sécurité des consommateurs indique que leur niveau de sécurité est souvent insuffisant. Si vous choisissez d’équiper votre logement d’un détecteur, assurez-vous que celui-ci soit conforme à la norme européenne NF EN 50291 (cette mention doit figurer sur l’emballage du produit).
Lors de l’entretien annuel de votre chaudière, le professionnel qualifié est tenu de mesurer le monoxyde de carbone pour s’assurer que votre installation n’émet pas de monoxyde de carbone.
Par ailleurs, si votre logement est également équipé de détecteurs avertisseurs autonomes de fumées (DAAF), attention à ne pas confondre les alarmes.
À savoir : les comportements à adopter en réaction d'un déclenchement d'alarme d’un DAAF (ne pas sortir de chez soi, calfeutrer les portes, se mettre à côté de la fenêtre et attendre les secours) sont à l’inverse de ceux à adopter si l’alarme d’un détecteur de monoxyde de carbone (CO) se déclenche (ouvrir les fenêtres et sortir du logement).
Que faire en cas de suspicion d'intoxication ?
Les symptômes (maux de tête, fatigue, nausées) apparaissent plus ou moins rapidement et peuvent toucher plusieurs personnes au sein d'un même foyer. Une intoxication importante peut conduire au coma et être mortelle, parfois en quelques minutes. Il faut donc agir vite :
- aérer immédiatement ;
- arrêter les appareils de chauffage ou et de cuisson à combustion ;
- évacuer les lieux sans attendre ;
- appeler les secours en composant le 15 (Samu), le 18 (pompiers), le 112 (numéro d'urgence européen) ou encore le 114 (pour les personnes malentendantes).
La prise en charge des personnes intoxiquées doit intervenir rapidement, dès les premiers symptômes, et peut nécessiter une hospitalisation.
Pour en savoir plus, consulter la brochure de Santé publique France.
Et aussi
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Intoxications au monoxyde de carbone
Ministère chargé de la santé
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Ministère chargé de la santé
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Effets indirects du froid : intoxication au monoxyde de carbone et accidents