Exposition « Le théâtre du silence » de Djamel Tatah
Installé depuis 2019 à Montpellier, Djamel Tatah, né en 1959 à Saint-Chamond, formé à l’École des beaux-arts de Saint-Étienne, élabore depuis les années 1980 une peinture d’une grande sobriété, qui place la figure humaine, évanescente, au cœur de profonds aplats colorés.
L’exposition du musée Fabre, composée d’une quarantaine d’œuvres au format souvent monumental, s’attache à mettre en lumière, au sein de cinq sections thématiques, la singularité de l’œuvre de Djamel Tatah, qui confère un rôle central à la question de la théâtralité. Des toiles historiques y dialoguent avec des toiles récentes, réalisées spécialement pour l’exposition.
Héritier de l’art de la couleur des maîtres du Colorfield américain, l’œuvre des débuts de Djamel Tatah se réfère aux origines de la représentation picturale, que ce soit sur le plan de la primitivité du support (un assemblage de planches de bois qu’il conserve jusqu’en 1996) ou de « l’archaïcité moderne » de ses compositions.
De frontales et hiératiques, Tatah évolue progressivement, suite à son passage à l’huile sur toile, vers des figures marquées par une forte gestualité. Inspiré par les corps en mouvement des danseurs, Tatah développe un ensemble d’œuvres mettant en évidence l’abstraction des figures, suspendues dans l’espace monochrome de ses toiles. En lévitation et extraites de tout contexte, elles vont jusqu’à signifier une « forme de disparition de l’être » que l’artiste tente de capter au sein de sa peinture.