Le Pavillon Populaire a accueilli son millionième visiteur depuis 2010
Le vendredi 30 décembre dernier, le Pavillon Populaire - Espace d'art photographique de la Ville de Montpellier - a accueilli son millionième visiteur depuis l'arrivée de Gilles MORA à sa direction artistique en 2010, un chiffre qui vient confirmer la notoriété nationale et internationale du lieu ainsi que l'intérêt du public, montpelliérain et touristique, pour la programmation exceptionnelle qui y est proposée.
Les 7 expositions qui ont enregistré le plus de visiteurs depuis 2010 :
- 2022, "Devenir. Peter Lindbergh" : 57 196 visiteurs
- 2014, "Rétrospective de Linda McCartney" : 54 346 visiteurs
- 2018, " Un dictateur en images. Regards sur les ghettos" : 50 101 visiteurs
- 2011, "Brassaï" : 50 000 visiteurs
- 2018-2019, "I Am A Man. Photographies et luttes pour les droits civiques dans le Sud des États-Unis, 1960-1970" : 45 296 visiteurs
- 2017, "William Gedney. Only the Lonely" : 37 094 visiteurs
Retour sur l'histoire du Pavillon Populaire
Situé dans le cœur battant de la ville, sur l’Esplanade – ancien champ de mars –, le Pavillon Populaire est un joyau du patrimoine montpelliérain. Conçu par l'architecte municipal Léopold Carlier (1839-1922) comme « Cercle des étudiants » pour le compte de l'Association Générale des Étudiants de Montpellier, cet emblème du style néo-renaissance s’orne de sculptures et d’un portique en pierre.
Inauguré en 1891, il fut acquis par la Ville de Montpellier en 1905, qui en cède alors la gestion à diverses associations, tout au long du vingtième siècle. Centre des grandes festivités populaires de la ville jusqu'au début des années 1980, c'est là que la victoire du Front populaire est fêtée en 1936, et que la fin des deux Guerres mondiales est célébrée en grande pompe.
En 1991, la municipalité fait réaménager le Pavillon Populaire en lieu d’exposition par l’architecte parisien François Pin. Accueillant des projets photographiques associatifs, puis les expositions temporaires du musée Fabre pendant le chantier de rénovation de celui-ci, le Pavillon Populaire est repris en gestion directe par la Ville de Montpellier en 2010, pour devenir un lieu d’expositions de photographie de notoriété internationale sous la direction artistique de Gilles Mora. Celui-ci, historien de la photographie, auteur, cofondateur des Cahiers de la photographie et ancien directeur des Rencontres d’Arles, donne alors une portée nouvelle au lieu, grâce à une programmation ambitieuse, amenant à Montpellier les plus grands artistes photographes et les plus belles collections.
Chaque exposition, dont l’entrée est gratuite pour tous les visiteurs, est désormais relayée par les médias nationaux, et s’accompagne d’un large plan de médiation ainsi que d’un catalogue de la meilleure qualité, largement distribué par les librairies françaises et étrangères, notamment celles des musées et centres d’art.
Depuis 2011, au rythme de trois grandes expositions annuelles dont nombre ont fait date au plan local comme national, le Pavillon Populaire a acquis une incontestable et très large notoriété. Remarquées pour l’originalité et la variété de leurs sujets, toujours inédites et conçues spécifiquement pour le lieu avec le concours de commissaires internationalement renommés, ses expositions ont permis de faire découvrir les différentes formes de l’art photographique, ses styles et ses usages : la photographie d’art des XXe et XXIe siècles bien sûr, avec les grands auteurs de la photographie humaniste française et américaine, les artistes conceptuels des années 60 à aujourd’hui, mais également la photographie de reportage, de presse et de mode, la photographie publicitaire et de propagande, la photographie documentaire de portée scientifique ou mémorielle…
Ce ne sont rien de moins que les œuvres de Brassaï, Bernard Plossu, Patrick Tosani, Jakob Tuggener, William Eugène Smith, Aaron Siskind, Denis Roche, Ralph Gibson, Raymond Depardon ou encore Edward Burtynsky qui ont été montrées ces dernières années. Loin d’être oubliées, les femmes représentent une bonne moitié des commissaires d’exposition invités, et surtout, des artistes présentés, avec notamment Hélène Hoppenot, Louise Dahl-Wolfe, Linda McCartney, ou pour les plus contemporaines, Valie Export, Lynne Cohen et Elina Brotherus.
La pertinence et l’originalité des sujets présentés, la qualité des tirages et le soin apporté à leur mise en espace ont permis au Pavillon Populaire de gagner une reconnaissance internationale auprès du milieu de l’art photographique ainsi que des médias généralistes ou spécialisés, et de conquérir et fidéliser un public toujours plus nombreux. Ainsi l’exposition « Devenir. Peter Lindbergh » présentée à l’été 2022 a reçu 57 000 visiteurs en trois mois (715 visiteurs par jour), et fait l’objet de plus de 80 articles dans la presse locale, nationale et internationale.
Le 30 décembre 2022, le Pavillon Populaire a reçu son millionième visiteur sous la direction artistique de Gilles Mora, depuis la première exposition organisée sous sa responsabilité, "Les Suds profonds de l'Amérique" qui avait ouvert le 21 octobre 2010. Ce millionième visiteur s'est vu remettre en cadeau, une sélection de catalogues des précédentes expositions.
Le Pavillon Populaire présente actuellement, et jusqu'au 15 janvier prochain, l'exposition "Métamorphose. La photographie en France, 1968-1989".
Très appréciée du public, cette exposition a accueilli 550 personnes par jour en moyenne entre Noël et le jour de l'An.
Au programme en 2023
-
Du 18 février au 16 avril 2023 : "La Surface et la Chair. Madame d'Ora, Vienne-Paris, 1907-1957"
Après Hambourg, Vienne, New York, Graz et Stockholm, voici à Montpellier, sous une forme inédite, la première exposition dédiée en France à Dora Kallmus (1881–1963). Elle mobilisera des collections des plus grandes institutions autrichiennes, allemandes et françaises. Elle conte l’histoire d’une jeune femme déterminée empruntant un chemin à l’époque largement réservé aux hommes, en particulier dans un domaine aussi technique que la photographie : celui de l’indépendance et de l’affirmation individuelle par les études supérieures, la réussite professionnelle et la consécration artistique.
Portraitiste mondaine à Vienne, alors laboratoire de la modernité en Europe, Madame d’Ora devient une figure majeure de la photographie de mode jusque dans le Paris des Années folles, où elle s’installe en 1925. Elle est alors immédiatement appelée par les maisons de haute couture comme Balenciaga et Chanel pour photographier les tenues élégantes portées par Tamara de Lempicka, Josephine Baker et beaucoup d’autres. Figure majeure de la scène artistique, elle réalise de nombreux portraits d’atelier des personnalités en vogue, qu’elle côtoie dans la haute société de son temps. Fortement affectée par la guerre, qui l’oblige à fuir et l’arrache à ses proches, elle porte après 1945 un regard aiguisé mais empathique sur ses victimes, beaucoup plus distant sur le glamour et l’argent.
Au fil d’une carrière extraordinaire de plus de cinquante ans, Madame d’Ora offre une chronique vibrante de la mode et de la culture dans le cœur bouillonnant de l’Europe, dont elle accompagne le déplacement de Vienne à Paris. Des éblouissements aux temps les plus sombres, des aristocrates et artistes d'avant-garde aux réfugiés démunis, de la superficialité mondaine jusqu’aux abattoirs parisiens d’après-guerre, les portraits de Madame d'Ora racontent de manière saisissante les bouleversements de la première moitié du XXe siècle.
-
Du 1er juillet au 24 septembre 2023 : « Icônes cachées : Antoni Campaña, les images méconnues de la Guerre d’Espagne (1936-1939) »
Le Pavillon Populaire de Montpellier présente la première grande exposition en France sur l'œuvre du photographe catalan Antoni Campañà i Bandranas (Arbúcies, 1906 - Sant Cugat del Vallès, 1989) consacrée à la Guerre d'Espagne. Caché et inédit pendant quatre-vingts ans (jusqu’à la découverte, il y a quatre ans, de sa fameuse « boîte rouge », contenant 5 000 photographies qu’il a prises durant les trois années de la guerre civile espagnole), son travail déroule la complexité du conflit et des tensions croisées qui éclateront à l'été 1936, et qui finiront par entraîner l'Europe dans la Deuxième Guerre mondiale.
Partant du principe que la guerre est l'expérience la plus absolue, à travers des milliers d'images, Campañà en relève les contradictions, sans concession à la propagande d'aucune partie, avec la recherche de la beauté totale comme prémisse. Parmi les ruines de Barcelone bombardée, se dessine le portrait de l'âme humaine, et se déroule une immense tapisserie des multiples facettes d'un conflit total qui impactera l'opinion publique française et occidentale, d’où, finalement, naîtra la photographie de guerre moderne. Connaissant les décors et personnes qu'il met en scène, son regard manifeste une complexité qui nous oblige à réfléchir et à nous positionner à travers une œuvre beaucoup plus nuancée que celle d'autres grands noms de la photographie, présents dans les mêmes rues et fronts de bataille.
L’exposition du Pavillon Populaire présentera un ensemble de près de deux cents images, dont beaucoup d’inédites, et un matériau historique (documents iconographiques, objets, etc.) venant constituer un contexte explicatif nécessaire à la compréhension globale de cette période dramatique de l’histoire de l’Espagne.
-
Du 28 octobre 2023 au 7 janvier 2024 : « Paul Wolff (1887-1951) : L’homme au Leica »
Cette première rétrospective montrée en France, ouvre au public l’œuvre d’un des photographes allemands les plus significatifs, sur le plan culturel et historique, de la première partie du XXe siècle.
Paul Wolff est considéré comme l’un des pionniers dans l’utilisation du petit format photographique, né avec l’invention, en 1929, par la firme Leica, de l’appareil éponyme qui allait changer, par sa maniabilité, le devenir de la photographie moderne et contemporaine. Technicien hors-pair, Wolff redéfinit le concept même de photographie illustrative, par le biais de ses reportages et de ses publications novatrices, magazines ou livres d’auteur. Sont ainsi documentés des pans entiers de l’histoire de l’Allemagne du XXe siècle, de la chute de l’empire prussien, en passant par l’échec de la République de Weimar, jusqu’aux affres de la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle ont été détruites une partie des archives de Wolff.
Il pratique, et popularise à travers ses livres et ses reportages, les esthétiques les plus novatrices de son temps, de la Nouvelle Objectivité, en passant par la Nouvelle Vision et sa stylistique particulière. Aucun sujet ne lui échappe, aussi bien la transformation de la ville de Frankfort, et du paysage urbain, le développement intensif de l’industrie allemande, les Jeux Olympiques de 1936, les débuts du tourisme de masse, et de la photographie de voyage, en train, voiture ou Zeppelin.
Extraordinaire passeur, auprès des amateurs, des esthétiques photographiques les plus radicales, auteur d’un des livres photographiques les plus influents et les plus vendus dans le monde entier (Meine erfahrungen mir der Leica, « Mes expériences avec le Leica », 1934), Paul Wolff est également l’un des acteurs les plus méconnus de la modernité photographique allemande, dont il convient, enfin, de souligner l’importance.
Cette exposition rassemblera, à partir de collections privées et publiques, l’essentiel de l’œuvre éditoriale et photographique de Paul Wolff.