De l'annonce surprise de la dissolution à la stratégie du "ni-ni" pour les législatives, comment Emmanuel Macron a "tout fait exploser", jusque dans son camp.
"Au QG, ils sont en panique" , souffle un membre de la campagne à quelques jours du premier tour, le dimanche 30 juin, des élections législatives anticipées. Depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, prononcée par Emmanuel Macron en réaction à la déroute de son camp aux européennes, les soutiens du président mènent une campagne avec un vent de face. Au lendemain du scrutin du 9 juin, l'annonce du président de la République avait provoqué une onde de choc dans les rangs de la majorité. Depuis, le chef de l'Etat, réceptacle de la colère, ne cesse de se justifier de sa décision, dont seul un cercle restreint avait été informé.
Il n'est pas encore 20 heures, dimanche 9 juin, quand l'Elysée fait savoir qu'Emmanuel Macron prendra la parole pour s'exprimer sur le résultat des élections européennes. Les rumeurs vont bon train en macronie. L'annonce d'une dissolution flotte dans l'air. A la Maison de la Mutualité à Paris, lieu réservé par Renaissance pour suivre les résultats, ministres et eurodéputés se mettent à la recherche d'un poste de télévision pour écouter le président de la République. Et afin de fuir caméras et journalistes, empruntent deux monte-charges. "Il y avait la moitié des membres du gouvernement et de l'équipe de campagne entassés dans des ascenseurs de service", sourit un cadre du parti. ..................