Pavillon Populaire à Montpellier
Le Pavillon Populaire est un espace d'art photographique ouvert gratuitement au public. Il affiche une programmation de haut niveau, en présentant les œuvres d’artistes de notoriété nationale et internationale. Trois expositions en moyenne s'y déroulent chaque année.
Petite fille dans une rue-Gabriele Münter
"Gabriele Münter, Eudora Welty. Au début la photographie" 26 juin-29 septembre 2024
Le Pavillon Populaire met sur le devant de la scène deux femmes artistes majeures du XXe siècle qui ont eu pour particularité de débuter leurs pratiques artistiques par la photographie avant de consacrer leurs carrières à d'autres champs disciplinaires : la littérature pour l'une et la peinture pour l'autre.
Cette exposition proposera donc deux regards complémentaires au travers des photographies réalisées par ces femmes artistes, à quelques années de différence, sur un territoire géographique commun : le sud-est des États-Unis, l'occasion de redécouvrir au travers de ces parcours de femmes, une lecture sensible et protéiforme de l'histoire du Sud des États-Unis au XXe siècle.
Zoom sur l'exposition par Isabelle Jansen et Gilles Mora, commissaires de l'exposition
Gabriele MÜNTER (1877-1962)
Gabriele MÜNTER est une peintre allemande reconnue, cofondatrice du groupe expressionniste Le Cavalier bleu (Der Blaue Reiter), et un temps la compagne de Vassily Kandinsky. Eudora WELTY, elle, est considérée comme l'une des plus talentueuses des écrivains et écrivaines sudistes américains, dont l'oeuvre n'a d'égale que celle de son compatriote William FAULKNER, natif comme elle de l'État Mississippi.
Avant d'être engagées dans la pratique intensive et passionnée de leur médium respectif, la peinture et la littérature, MÜNTER et WELTY se sont d'abord investies dans celle, tout aussi intensive et passionnée, de la photographie. Profitant d'une visite (1898-1900) à sa lointaine famille qui avait émigré aux États-Unis au milieu du XIXe siècle, la jeune Allemande réalise des centaines de prises de vues aussi bien dans l'État du Texas que ceux de l'Arkansas et du Missouri ou dans la ville de New York. N'ayant encore aucune idée de sa future profession de peintre, elle mélange cependant la prise de vue et le croquis au crayon, aiguisant ainsi sa vision dont bénéficiera sa peinture quelques années plus tard.
Eudora WELTY (1909-2001)
Dès la fin de son adolescence, dans la seconde partie des années 1930, alors qu'elle vit avec ses parents à Jackson, capitale du Mississippi, elle devient une photographe accomplie, dans un style documentaire caractéristique de son temps, proche des clichés d'amateurs mais avec un solide point de vue. À la différence de MÜNTER, elle opère dans sa région natale dans un contexte de pauvreté et de racisme. Son activité photographique est portée par une grande attention aux femmes noires, à leur sensualité comme aux conditions de vie rurale.
Pour toutes les deux, MÜNTER et WELTY, photographier apparaît comme une propédeutique à leur future activité majeure, la peinture et la littérature. Plus qu'un simple hobby, la photographie, pratiquée par ces deux femmes à l'aube de leur carrière, annonce le développement des champs artistiques auxquels elles consacreront leurs vies. Une telle similitude, active sur un territoire commun - le sud-est des États-Unis-, ne peut que nous étonner et nous interroger.
Ces deux regards de femmes d'origine culturelle et de génération différente représentent également des témoignages passionnants et complémentaires sur cette région des États-Unis, leurs habitants et leurs mœurs.
Le Pavillon Populaire est un équipement municipal d'expositions photographiques de la Ville de Montpellier, ouvert gratuitement au public. Il affiche une programmation de haut niveau en exposant des artistes de renom tels que Brassaï, Bernard Plossu, Patrick Tosani ou encore Tuggener.
Sous la direction artistique de Gilles Mora, avec pour principe l’invitation de commissaires et d’artistes nationaux et internationaux autour de thématiques établies, Montpellier se positionne ainsi parmi les tous premiers lieux d’exposition photographique contemporaine, en proposant des expositions entièrement créées pour le Pavillon Populaire. Ces rencontres sont pour la plupart des premières nationales voire internationales.
Depuis, avec trois expositions par an, le Pavillon Populaire a réussi à fidéliser un public nombreux, créant une forte attente.
Coordonnées
Esplanade Charles de Gaulle — 34000 Montpellier
T +33 (0)4 67 66 13 46
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Horaires d'ouverture
Du mardi au dimanche (sauf 25 décembre, 1er janvier et 1er mai) :
- Hiver (5 septembre-17 juin) : 10h-13h et 14h-18h
- Eté (18 juin-4 septembre) : 11h-13h et 14h-19h
Visites guidées gratuites
Visite famille :
- Tous les mercredis et les dimanches
- Vacances et période scolaire à 11h et 16h : une visite interactive de 45 minutes conçue pour les enfants (3-6 ans et 7-11ans) et leurs accompagnants.
Visite adultes :
- Tous les mardis à 16h et tous les vendredis à 16h.
- Tous les samedis et les dimanches à 11h et à 16h.
- Durée : 1h15 environ
Entrée libre et gratuite pour tous les publics
Accessible aux personnes en situation de handicap
« Dr Paul Wolff. L'homme au Leica », 17 janvier-14 avril 2024
Le Pavillon Populaire présente la première rétrospective française consacrée au Dr Paul Wolff (1887-1951). Elle permet de découvrir l’oeuvre multiforme d’un des photographes allemands les plus connus de la période de l’entre-deux guerres, mais très rarement montré.
Plutôt qu’un artiste au sens conventionnel du terme, Paul Wolff est le fondateur d’une agence photographique laquelle, avec son associé Alfred Tritschler, fournira, de la République de Weimar jusqu’au années nationales-socialistes, et après-guerre, une documentation fournie sur cette période agitée de l’Allemagne (près de 700 000 photographies).
Cette exposition donne à voir un corpus riche, marqué par la popularisation du petit format 35 millimètres et initié par la marque Leica dont Paul Wolff deviendra l’ardent protagoniste à partir de 1926.
Paul Wolff joue, auprès de milliers de photographes amateurs de son époque, le rôle de « passeur » des formes de la modernité photographique de son temps, de la Nouvelle Objectivité à la Nouvelle Vision. Son incroyable popularité internationale (son livre, Mon aventure avec le Leica (1934) sera publié en plusieurs langues, et vendu à des dizaines de milliers d’exemplaires) en font un photographe omniprésent trop souvent négligé par les histoires de la photographie traditionnelle.
Au total, les photographies de Wolff sont inclues dans plus de 300 publications, et reprises dans les journaux du monde entier. Elles touchent au domaine du sport (en particulier autour des Jeux Olympiques de 1936), du travail, des loisirs, de la photographie industrielle, publicitaire, urbaine, ou de voyages. Aucun sujet n’échappera à Paul Wolff.
Son travail a rarement été montré, peut-être parce que, même s’il n’a jamais appartenu au parti national-socialiste, une bonne moitié de l’activité photographique de Paul Wolff s’est déroulée sous le régime nazi, de 1933 à la fin de la guerre. Il faut admettre qu’il s’est donc accordé passivement à un état de choses, se faisant dans son travail parfois l’écho des valeurs nationales-socialistes.
Les Boutographies, 4-26 mai 2024
Le Festival des Boutographies célèbrera en son 24e anniversaire 2024. Initié en 2000 par un groupe de passionnés de photographie, ce festival a acquis une solide renommée en France et à l’étranger au fil des ans.
Temps fort de la photographie dans la ville, le festival a rassemblé et présenté au fil de ces 23 dernières années, 567 photographes et 34 pays, toutes et tous nous faisant voyager dans leurs cultures et leurs imaginaires chaque fois singuliers.
La 24e édition est à découvrir au Pavillon Populaire et dans d’autres lieux de la ville du samedi 4 mai au dimanche 26 mai 2024.
« Gabriele Münter & Eudora Welty. Au début, la photographie » 26 juin-29 septembre 2024
Commissariat : Isabelle Jansen et Gilles Mora
Gabriele Münter (1877-1962) et Eudora Welty (1909- 2001) sont deux femmes – artistes majeures du XXe siècle : Gabriele Münter est un peintre reconnu, affiliée au groupe pictural d’avant-garde « Le Cavalier Bleu » et longtemps la compagne de Vassily Kandinsky. Eudora Welty, elle, est reconnue comme un des plus talentueux des écrivains sudistes américains, dont l’oeuvre n’a d’égale que celle de son compatriote William Faulkner, tous deux natifs de l’État du Mississippi.
Avant d’être engagées dans la pratique intensive et passionnée de leurs mediums respectifs, la peinture et la littérature, Münter et Welty se sont d’abord investies dans celle, intensive et passionnée, de la photographie.
À l’occasion d’une visite de sa lointaine famille émigrée au Texas (1898/1900), la jeune allemande en profite pour réaliser une centaine de prises de vues, aussi bien dans l’État du Texas, que dans ceux de l’Arkansas, du Missouri, ou de la ville de New York, à l’occasion de son périple américain. N’ayant aucune idée de sa future activité de peintre, elle mélange cependant la prise de vue et celle du croquis au crayon, aiguisant ainsi sa vision dont bénéficiera sa future activité picturale.
Quant à Eudora Welty, dès la fin de son adolescence, dans la seconde partie des années 1930, alors qu’elle vit avec ses parents à Jackson, capitale de l’État du Mississippi, elle devient une photographe accomplie, dans un style documentaire caractéristique de son temps, proche des clichés d’amateurs, mais avec un solide point de vue. À la différence de Münter, elle opère dans sa région natale, le Mississippi, dans un contexte de pauvreté et de racisme. Son activité photographique est portée par une grande attention aux femmes noires, à leur sensualité, comme aux conditions de vie rurales.
Pour toutes les deux, Münter et Welty, photographier apparaît alors comme une propédeutique à leur future activité majeure, peinture et littérature. Plus qu’un simple hobby, la photographie – pratiquée chez ces deux femmes à l’aube de leurs carrières – annonce, le développement à venir de leurs futurs champs artistiques. Une telle similitude active sur un territoire photographique commun (le Sud-Est des États-Unis), ne peut que nous étonner et nous interroger.
L’exposition montrera environ une soixantaine de tirages pour chacune des deux artistes.
« Gisèle Freund. Une écriture du regard. », 6 novembre 2024-9 février 2025
Commissariat : Lorraine Audric et Teri Wehn-Damisch
Mettant en lumière une partie souvent ignorée de l’œuvre de cette figure majeure de la photographie du XXe siècle, l’exposition Gisèle Freund, une écriture du regard présentera le travail documentaire de cette reporter-photographe à la trajectoire singulière, où s’entrelacent un fort engagement politique, une approche sociologique, une double expérience de l’exil, un attrait pour l’innovation technologique, et une véritable soif d’aventure.
Trop souvent réduite à son impressionnante galerie de portraits de personnalités du monde de l’art et de la littérature, l’œuvre de Gisèle Freund entretient pourtant un rapport beaucoup plus riche et complexe à la photographie, au cœur duquel se trouve l’écriture. Sociologue de formation devenue historienne de la photographie, et autrice de nombreux ouvrages, dont l‘incontournable Photographie et Société, Gisèle Freund occupe en effet une position à part dans le monde de la photographie: celle d’une créatrice d’images qui n’a eu de cesse de réfléchir à leur sens et leur impact sur notre manière de percevoir le monde.
C’est cette double activité, à la fois d’actrice et de penseuse de la photographie, qui sera ici explorée dans un parcours thématique centré sur son engagement politique et son attachement à la sociologie. Il mettra en dialogue ses écrits avec ses images, et sera jalonné de documents d’archives, de publications, d’objets personnels, d’extraits de films et, naturellement, d’une large sélection de photographies présentant le médium dans toute sa matérialité et son polymorphisme.