Echos lattois de l'histoire de France.
PAR HERVE LE BLANCHE
Afin de rendre compte de la conférence donnée par M. Vaillat dans le cadre d'Histoire-Information, le samedi 6 avril, il est nécessaire d'aborder les aspects de l'Histoire contemporaine. Tragiques avec la Révolution et la Grande Guerre, certains sont plus pacifiques, du petit train de Palavas à la fonction nourricière de la commune.
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Le souffle de la Révolution est passé sur Lattes. M. Vaillat a évoqué le sort de Madeleine Bosc, fille de ferme guillotinée sous la Terreur pour ne pas avoir dénoncé un prêtre réfractaire. Terreur condamnée à demi mot avec l'évocation du premier maire élu à Montpellier. Il est souligné que, grand propriétaire terrien, il mit tous ses moyens en action afin de procurer du blé à ses concitoyens lors de la disette qui sévit en 1784. Un personnage respectable donc, mais il fut guillotiné à Paris en 1794, après cinq mois passés à la prison de la Force (Histoire de Montpellier, Privat 2015). Et l'orateur présente cette fin tragique comme le résultat d'intrigues obscures et compliquées. En fait, du point de vue des "Montagnards", le cas Durand était clair. Après les journées parisiennes de mai-juin 1793 qui instauraient la chasse aux "Girondins", un certain nombre de notables montpelliérains (Chaptal, d'Albisson...) décident de s'opposer à la Convention : on refusera d'obéir aux ordres de la dite assemblée et l'on réunira à Bourges une représentation nationale. Le tout en pleine crise intérieure et extérieure. De complicités en revirements, seul Durand, très en pointe dans la révolte, gagna Paris pour y être jugé. Naïf ? Avait-il trop préjugé de sa position ? Il fut bien une victime de la Terreur, mais pas si innocent.
Le Mas de Madame témoigne, à Lattes, des possessions de sa veuve. La tourmente révolutionnaire passée, les échos de la vie à Lattes se font plus pacifiques : 1843, les limites de la commune atteignant la mer, des pêcheurs entrent au conseil municipal. Et puis, dans les années 1850, la grande affaire est celle du petit train de Palavas, conçu par l'ingénieur Talabot qui s'illustra en France dans le domaine économique. Passé le temps des expropriations, vint le premier voyage en 1872. Près de trente ans plus tard, Lattes paya un lourd tribut à la Grande Guerre, comme l'atteste son monument aux morts, visité par Monseigneur de Cabrières en 1922.
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Et ce furent à nouveau les travaux et les jours et les bouleversements en profondeur malgré la Seconde guerre mondiale. C'est de cette époque que datent 2 blockhaus présents sur le territoire de la commune. Et, dans les années 50, les adductions d'eau se multiplient, la mécanisation gagne et Lattes devient la mère nourricière de Montpellier. Certains se souviennent des prairies de Lattes dont le foin alimentait les laiteries de la métropole. Pour M. Vaillat, Lattes fournissait surtout à Montpellier le lait de ses élevages et le produit du maraîchage.
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Cliché quelque peu passé d'une commune à la riche histoire qui comptait 3 965 habitants en 1977. Et l'édile qui releva d'autres défis conta son histoire à un public conquis.