Gelée noire : avec le Département quel bilan pour l'agriculture héraultaise ?
Dans l’Hérault, les agriculteurs et les viticulteurs ont été durement frappés par la gelée noire du 7 avril dernier. L’heure est au bilan et à la solidarité.
Ce mois d’avril a été cruel pour les cultures françaises, épisode que le ministre de l’agriculture a qualifié de « plus grosse catastrophe agronomique du siècle ». Arbres fruitiers, céréales, cultures fourragères, asperges, olives… ont été très fortement impactés. Plus de 75 % du territoire ont été touchés par ces températures froides. Sur certaines parcelles, les pertes vont jusqu’à 100%. Pour les viticulteurs déjà fortement touchés par la crise économique due à l’épidémie de la COVID, c’est un nouveau coup dur : 2021 sera une des plus petites années en terme de rendements.
« Les vignerons sont habitués aux coups durs. Mais là, nous enchaînons catastrophe sur catastrophe », déplore Roger Martin, président de l’AOC Saint-Chinian et de la cave coopérative Les Coteaux de Rieutort.
Impact économique et social
La situation est d’autant plus dramatique que seules 16 % des surfaces héraultaises sont assurées contre le gel. En outre, faute de stock, les acheteurs risquent d’aller s’approvisionner ailleurs.
De fait, un grand nombre d’agriculteurs ne pourront pas faire face à leurs besoins en trésorerie et aux frais d’exploitation, ni aux échéances bancaires et au paiement de leurs charges. Des mesures concrètes sont annoncées pour soutenir une filière agricole qui représente le 2e PIB de l’Hérault. Par ailleurs, deux demandes ont été adressées :
-l’une au premier ministre, pour solliciter un plan de sauvetage de l’économie agricole
-l’autre au préfet, afin qu’il autorise la création d’un fonds départemental qui pourrait être abondé par les collectivités.
Les Héraultais peuvent eux aussi témoigner leur solidarité aux agriculteurs, en continuant de consommer local.
Aujourd’hui, le but est de permettre aux agriculteurs de mieux anticiper les phénomènes climatiques pour en atténuer les effets par la mise en place, plusieurs jours à l’avance, de pratiques adaptées. Les dommages sur les cultures seraient ainsi réduits notamment face aux températures enregistrées par les stations météorologiques du Département frôlant les -5 degré sur le territoire.
Un milliard d’euros d’aides pour les agriculteurs victimes du gel.
Un fond de solidarité s’ajoutera à toutes les aides déjà versées et sera mis en place en fonction des "pertes réelles" subies et qui seront déclarées par les producteurs dans les mois à venir. Plusieurs mesures sont en discussion. Parmi elles, se trouvent le report et l’exonération de cotisations sociales, mais aussi des dégrèvements de taxe foncière sur le non bâti (TFNB). Les dispositifs existants en termes d’activité partielle seront également mobilisés pour les agriculteurs touchés...