"Est-ce qu'on verrait ça ailleurs en France ?" : à Mayotte, les habitants se préparent à manquer d'eau potable deux jours sur trois
"Chaque jour, c'est la course. Je me précipite à la fin du travail pour rentrer avant 16 heures." El Amine habite Cavani, un quartier de Mamoudzou, la capitale de Mayotte. Depuis novembre 2022, il vit au rythme des coupures d'eau imposées pour faire face à la sécheresse et au manque d'infrastructures. Alors que les niveaux des réserves des deux retenues collinaires n'ont "jamais été aussi bas à cette période" selon la préfecture, les représentants de l'Etat ont annoncé de nouvelles restrictions. La situation de la population locale est désormais extrêmement préoccupante, alors que le ministre délégué aux Outre-mer, Philippe Vigier, est attendu sur place samedi 2 septembre pour une visite express.
>> A Mayotte, une crise de l'eau "inédite" en raison du manque de pluie et d'infrastructures
À partir de lundi, les coupures d'eau dans le 101e département français auront lieu pour une durée de 48 heures toutes les 24 heures, soit deux jours sur trois. "L'eau sera coupée à 16 heures puis remise à la même heure 48 heures plus tard", écrit la préfecture dans un communiqué qui détaille "le schéma de tours d'eau". Et ce, sur toute l'île, à l'exception de certains secteurs avec une forte activité, où les coupures seront un peu moins importantes.
L'objectif est clair : tenir le coup au moins jusqu'à la prochaine saison des pluies. La dernière, de novembre 2022 à avril 2023, a affiché un déficit de précipitations de 24%, expliquait en juin à franceinfo Floriane Ben Hassen. Or "cette saison concentre 75% des pluies de toute l'année et un tel retard est presque impossible à rattraper lors de la saison sèche", précisait la responsable du centre météorologique de Mayotte.