"On ne se sent plus vraiment en démocratie" : à Denain, dans le Nord, un 1er-Mai entre désillusion et crainte d'une montée du RN
Selon France Info : "On ne se sent plus vraiment en démocratie" : à Denain, dans le Nord, un 1er-Mai entre désillusion et crainte d'une montée du RN
Sur la place Baudin à Denain (Nord), bordée de maisons en briques, de petits groupes se forment peu à peu. "Ça va ? Bah si on est là, c'est que ça va !" Sous leurs gilets rouges, les militants s'activent pendant qu'on distribue des brins de muguet à la volée. A deux pas du terrain de foot, ils sont une centaine à s'être réunis ce lundi 1er mai à l'appel des syndicats.
A 37 ans, Mathieu Becart est venu manifester avec son fils "contre la réforme des retraites, contre l'inflation et contre le gouvernement'. Ancien "gilet jaune", le technicien de maintenance dans une usine de chimie ne se sent pas entendu. "On a été des millions dans la rue, le gouvernement est resté sourd. Ils n'ont pas de majorité absolue à l'Assemblée mais ils font tout ce qu'ils veulent, on ne se sent plus vraiment en démocratie."
Dans cette petite ville du bassin minier, à 15 kilomètres de Valenciennes, la confiance dans les institutions s'étiole. Comme Mathieu Becart, les manifestants que franceinfo a rencontrés dans le cortège fustigent un gouvernement "qui n'écoute pas". "Au Stade de France, ils ont confisqué les cartons rouges et les sifflets, est-ce que c'est ça la démocratie ?", s'indigne encore le père de famille.
Vers 9h30, le cortège s'ébranle, au départ de la place où se trouvait la salle des festivités d'Usinor. Lors de la fermeture de l'usine de sidérurgie en 1978, quelque 5 000 emplois ont été supprimés. Depuis, la ville a perdu environ un quart de sa population, selon l'Insee. Le taux de pauvreté y est de 41% en 2020, précise l'institut, contre 14,6% en France métropolitaine.