"Un droit acquis au prix de très nombreuses violences" : dix ans après, des défenseures des droits LGBT se souviennent de l'adoption du mariage pour tous
Selon France Info :
Une avancée sociétale majeure, mais qui a laissé un goût amer. En 2013, Marie-Clémence Bordet-Nicaise était une jeune femme lesbienne de 25 ans. La cofondatrice du collectif de défense de droits LGBT Famille.s se remémore les longs mois de débats parlementaires pour l'ouverture du mariage aux couples de même sexe. "C'est un souvenir à la fois heureux et douloureux", explique-t-elle, partagée.
La militante évoque une période trouble, particulièrement difficile à vivre. "Je me sentais dépossédée de mon histoire, qui était de l'ordre de l'intime et qui est soudainement devenue politique". Au cœur du mois de janvier cette année-là, La Manif pour tous, qui mène une farouche campagne contre le projet gouvernemental, parvient à mobiliser des centaines de milliers de personnes dans les rues pour s'opposer à l'union des personnes homosexuelles.
Marie-Clémence Bordet-Nicaise subit même une opposition frontale au sein de son entourage. "J'ai été forcée de rompre avec une partie de ma famille et avec l'Eglise catholique. J'ai arrêté de pratiquer ma religion à ce moment-là", raconte l'autrice de l'ouvrage On ne choisit pas qui on aime (éd. Flammarion).