Il est interdit à la douane d'ouvrir de force un véhicule
Lorsqu'elle porte sur un véhicule à l'arrêt ou en stationnement, la fouille se déroule nécessairement en présence du conducteur ou du propriétaire du véhicule. C'est la règle rappelée par la Cour de cassation dans un arrêt du 22 février 2022.
Lors d'un contrôle sur une aire d'autoroute, des douaniers découvrent un véhicule stationné sans occupant et verrouillé. Ils constatent visuellement à l'intérieur la présence de billets de banque enveloppés dans du papier cellophane transparent ainsi qu'une housse noire de forme allongée fermée. Leurs chiens qui sont formés à la détection des produits stupéfiants marquent également le véhicule. Sur autorisation de leur hiérarchie, ils brisent l'une des vitres. À l'intérieur, ils y trouvent de l'argent en espèce, trois grammes de résine de cannabis et un sac contenant de nombreuses armes. Le propriétaire du véhicule fouillé est mis en examen et placé en détention provisoire. Considérant la visite douanière irrégulière, il demande son annulation et celle de l'ensemble des actes découlant de la procédure ainsi que sa remise en liberté. La chambre de l'instruction de la cour d'appel rejette l'ensemble de ses demandes.
La Cour de cassation casse et annule l'arrêt rendu par la cour d'appel comme étant contraire à l'article 6 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle renvoie l'affaire devant la cour d'appel pour qu'elle soit à nouveau jugée.
Ce texte consacre le droit pour tout individu de bénéficier d'un procès équitable. Cette notion impose le respect des droits de la défense et le principe de l'égalité des armes tout au long de la procédure pénale, que ce soit par les agents des douanes ou par les officiers de police judiciaire. Ainsi, lorsqu'elle porte sur un véhicule à l'arrêt ou en stationnement, la fouille se déroule nécessairement en présence du conducteur ou du propriétaire du véhicule ou d'une personne désignée par l'agent procédant à la visite (sauf risque grave pour la sécurité des personnes et des biens).
Textes de loi et références
Cour de cassation, Chambre criminelle, 23 février 2022, 21-85.050, publié au bulletin