Pour une alimentation plus saine dans les cantines scolaires
Les enjeux écologiques et environnementaux sont des sujets de plus en plus abordés dans les médias et la presse. A Montpellier infos, nous vous proposons de revenir sur les perturbateurs endocriniens et leurs effets sur la santé.
Dans le cadre des élections municipales, M. Delafosse organisait une soirée débat afin de présenter l’une de ses propositions : une alimentation bio donc sans produit chimique dans les cantines des petits Montpelliérains. Etaient invités le Professeur Charles Sultan pédiatre de renom, ayant reçu le prix mondial d’endocrino-pédiatrie en 2011 pour ses travaux sur les pesticides, Tasnine Akabarali chercheuse de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale - INSERM - et M. Edouard Chaulet, Maire de Barjac.
Une nouvelle ère pour la restauration de nos enfants ?
« Nous traversons actuellement un cataclysme écologique ! », s’exclame le Professeur Charles Sultan.
En effet avec l’effondrement de la biodiversité soit la disparition des milieux naturels, des formes de vie (les arbres, plantes, l’espèce animale et aquatique…), et la production d’une alimentation de plus en plus transformée, les études démontrent les effets délétères des pesticides. Ces produits chimiques regroupés sous le titre de « Perturbateurs endocriniens » impactent sur notre système hormonal et probablement sur l’environnement. Ils sont sans aucune contestation possible des enjeux majeurs de santé publique. Tout le monde est concerné, nous, nos enfants et les générations à venir.
Notre système hormonal tout chamboulé !
En 2002, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit le perturbateur endocrinien comme "une substance exogène » (venant de l’extérieur) ou un mélange qui altère la/les fonction(s) du système endocrinien. Il influe sur les organes qui sécrètent des hormones et cause des effets délétères sur la santé d’un individu, sa descendance ou des sous-populations".
Le système endocrinien, intitulé aussi hormonal, est un concept de communication, entre les glandes hormonales et différentes fonctions du corps humain. Il permet par réaction chimique, d’assurer la croissance de l’enfant à l’âge adulte, d’élever les fonctions neuronales du cerveau à sa maturité, d’assurer la fertilité et la reproduction sans malformation du fœtus…
Les perturbateurs endocriniens : Quels impacts sur l’environnement et notre santé ?
Plus de 100 00 produits chimiques ont été créés par l’homme, dont 10 000 sont des perturbateurs endocriniens. Tous les nutriments contiennent des microplastiques, des métaux lourds, des nanoparticules, des dioxines, des pesticides... L’alimentation transformée est une des causes principales de la pollution environnementale et du nombre croissant de maladies chroniques (cancers, diabètes).
Nous devons modifier nos habitudes alimentaires. Privilégier les aliments bio à plusieurs avantages, et permettent de manger des fruits et légumes vitaminés de bonne qualité gustative. Une étude française à démontrer les bénéfices d’une alimentation bio, elle réduit le risque de cancer alors qu’à contrario consommer des produits traités aux pesticides sont néfastes sur la santé à moyen ou à long terme.
Depuis une dizaine d’année, la communauté scientifique dont le Pr Charles Sultan alertent et réclament une agriculture sans pesticide. Les responsables de la perturbation du système hormonal doivent être identifiés pour leur degré de dangerosité et supprimés. Il faut privilégier l’utilisation de l’inox, du verre, de la porcelaine afin d’éviter le contact avec les films plastiques.
« Retirer l’ensemble des éléments toxiques présents dans l’alimentation réduirait d’un tiers la pollution.
Il faut déshabituer nos enfants de l’alimentation transformée et inscrire ce changement de paradigme dans les programmes d’éducation à la santé ».
Les aliments bio préservent-ils notre santé ?
« Le lien entre la santé et la mauvaise alimentation est avéré, confirme Mme Tasnine Akabarali de l’INSERM. Les produits transformés et la production agricole aux pesticides ont des effets défavorables sur la santé. Ils sont impliqués dans différentes maladies chroniques. 1/5 des décès est dû à une mauvaise alimentation et 1/3 des cancers pourrait être évité avec une alimentation plus saine. En diminuant la consommation de sel dans nos assiettes, certaines pathologies chroniques pourraient être évitées. »
Les produits transformés augmentent le risque cardio-vasculaire et de diabète. L’obésité coûte 20 000 milliards d’euros à la société. Des études ont démontré le lien entre les perturbateurs endocriniens et l’obésité. La consommation de ces aliments par nos enfants augmente le risque de développer des maladies à l’âge adulte.
« A Montpellier, il y a une communauté de chercheurs très impliqués sur l’alimentation. Cependant, aucune éducation n’est proposée pour découvrir le goût et l’intérêt des aliments bio pour notre santé.
La recherche avance, mais les politiques ne suivent pas, et pourtant la gastronomie française est classée dans notre patrimoine », conclut Mme. Albakary.
Des cantines bio pour nos enfants, c’est possible !
« Depuis 12 ans, à Barjac, village situé à deux heures de Montpellier dans le Gard en Occitanie, les cuisiniers ont modifié leurs habitudes pour préparer des aliments bio pour les petits Barjaçois », précise le Maire M. Edouard Chaulet.
Il a fallu sanctuariser les terrains pour éviter les constructions, s’organiser en sélectionnant des circuits courts de production. L’alimentation bio n’a de sens que si on respecte les achats de proximité, soit les producteurs locaux pour réduire la pollution atmosphérique. Un aliment qui a fait des kilomètres avant d’arriver dans nos assiettes contribue à la pollution de l’air.
Il est important de réduire les viandes de mauvaise qualité, en consommer moins et de bonne qualité, préférer les produits de saison, et éviter les produits ultra-transformés.
Pour conclure, il faut rester optimiste car la transition écologique a déjà démarré et nous y contribuons, tri des plastiques, achats de véhicules non polluants…. Elle sera facilitée si chacun d’entre nous prend la mesure du challenge auquel nous sommes confrontés et ce dans l’intérêt de nos enfants et de la planète.
M. Edouard Chaulet : Manger bio et locale dans les cantines scolaires c’est possible !