Population : l'étincelle humaine
L’humanité est à présent proche de la phase finale d’une longue évolution qui l’a fait passer du clan à la tribu, de la tribu au peuple, du peuple à l’état-nation, de l’état-nation à l’état continental, dernière étape avant le monde global. Riche de toute sa diversité génétique et culturelle acquise tout au long de son histoire, l’humanité s’apprête à constituer désormais un tout sur une planète finie.
La population et donc le nombre de cerveaux humains n’ont cessé de croître dans des proportions vertigineuses. Au cours de ce siècle, la masse de la matière grise des êtres humains va dépasser les 15 millions de tonnes, 1.000 fois plus qu’à l’époque de l’invention de l’écriture. Avec ce formidable potentiel d’intelligence, de plus en plus connecté, l’espèce humaine développe de fantastiques capacités technologiques. Elle acquiert de nouveaux pouvoirs et repousse de nombreuses limites. Elle est même en situation d’agir sur sa propre nature et d’étendre son emprise au-delà de la Terre.
Les êtres humains sont par contre devenus tellement nombreux qu’ils approchent du moment où la planète ne pourra plus les faire vivre en aussi grand nombre qu’actuellement.
Comme il est illusoire de penser qu’ils pourraient s’établir rapidement sur une autre planète, la population humaine va inexorablement diminuer comme n’importe quelle espèce vivante placée dans un espace limité. Sur ce plan, l’homme n’est pas différent des bactéries placées dans une boîte de Petri qui voient l'arrêt de leur prolifération quand s’épuise leur milieu de culture. Comme toute espèce animale qui se met à pulluler dans un environnement favorable, l’accroissement du nombre d’individus n’est pas infini. Après le pic de l’envolée des effectifs suit une baisse rapide et une stabilisation à faible niveau de la population.
L’exemple classique pour illustrer ce phénomène est celui des lapins qui ont ravagé l’Australie au 19ème siècle. En 1859, Thomas Austin, un britannique installé en Australie importe 12 couples de lapins. En quelques années, sans aucun prédateur pour réguler leur nombre, ils sont plusieurs centaines de millions et sont à l’origine d’une des pires catastrophes qu’a connue le pays. Ce n’est qu’après avoir épuisé la flore de l’immense île que les lapins ont pu être ramenés à un niveau gérable de population.