La montée de l’économie collaborative
L’internet a favorisé l’émergence d’une économie collaborative entre personnes qui s’organisent entre elles pour mener un projet en commun, comme par exemple la création d’un logiciel libre, ou gérer une activité sur une base coopérative.
Ainsi, dans le sud de la France, des journalistes indépendants se sont organisés pour lancer le réseau Oc-infos, un concept très original et innovant qui renouvelle sur l’internet la presse quotidienne régionale en Occitanie. Sur les communes d’une collectivité territoriale, des correspondants collectent l’information hyper locale et nourrissent eux-mêmes, en continu, 24h/24, l’édition numérique du journal du territoire. Des rubriques sur le patrimoine, la culture, l’environnement… sont partagées par toutes les éditions et contribuent à donner la cohérence à l’ensemble.
C’est l’addition des informations locales qui fait sens et nourrit la ligne éditoriale. Le succès d’audience est tel que le réseau, parti de Sète la ville de Brassens et de Paul Valéry, maille peu à peu une zone de plus en plus vaste : Montpellier, Béziers, Agde, etc.
Cette économie collaborative se fonde sur des valeurs communes, entre égaux qui définissent leurs propres règles d’organisation et de partage. Le numérique redonne ainsi un nouvel élan à l’esprit des coopératives, comme les jardins partagés ont récemment redonné un coup de jeunesse aux prés communaux dont l’origine remonte au néolithique.
Par contre, d’autres modèles d’économie collaborative ne fonctionnent pas du tout dans une logique coopérative mais organisent au contraire l’exploitation des personnes qui contribuent à l’activité commune. C’est le cas des plateformes, comme Uber (taxi) et Deliveroo (coursiers à vélo) qui dictent leurs conditions et leurs tarifs. Ces opérateurs captent ainsi à leur profit une bonne part de la valeur ajoutée créée par l’ensemble des indépendants qui créent l’offre commune. Cette économie collaborative n’est pas marginale : elle génère déjà 15% du PIB des Etats-Unis et ne cesse de se développer.
Les réseaux sociaux constituent une autre forme particulière d’économie collaborative qui ne profite qu’aux créateurs. Ainsi la valeur de Facebook résulte du contenu que les utilisateurs mettent en ligne. C’est ce contenu et l’interaction des « amis » qui génère l’audience du réseau et donc la valeur ajoutée qu’en retire Facebook.
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