Le port de Sète : de cornes et de laine
Cornu ou à toison, le bétail transitera à Sète dans de bonnes conditions : celles qu'offrira le nouveau hangar inauguré le vendredi 7 septembre. Les responsables de tous les secteurs concernés par cette activité si importante pour le port de Sète assistaient à cette cérémonie marquant l'évènement : le port de Sète poursuit son expansion.
Une petite foule -près de 200 personnes - témoignait par sa présence de l'importance de cette inauguration. Certes, la présidente de la Région, la municipalité, le département se sont fait représenter. Mais le port avait mobilisé l'ancien président de l'EPR Sud de France, Marc Chevallier, le directeur du port, O. Charmes et l'actuel président de l'Etablissement public, J.C. Gayssot. M. le ministre en pantalon de velours, chemise à rayures et grosses bretelles style far-west était en tenue bohème. En revanche, M. Lubrano, complet sombre, cravate grise, était d'un strict classicisme. Vestes, chemises, robes sages et chemisiers discrets ont envahi le parvis.
On distinguait même l'uniforme marin du Délégué au littoral. Mais rien de frivole dans cette assemblée qui regroupait aussi la représentante de la délégation à l'alimentation, la représentante de Kléber Mesquida, des Affaires maritimes et un transporteur routier allemand au rayonnement européen et sa femme. En vacances ? Bref, comme disait J.C. Gayssot, tous ceux concernés par le trafic portuaire. Trafic en hausse (4% de mieux pointés au mois de juillet) dans lequel le transit des animaux contribue à animer le secteur "commerce", suscitant 95 escales annuelles.
Le port s'est doté d'un nouvel outil bien propre à conforter la position de leader de l'exportation de bétail en Europe. Le hangar de 4 400 m2 (au lieu de 3 300) pourra accueillir plus de pensionnaires. On a veillé au bien être animal (place, lumière, aération).
Et l'emplacement de l'ancien hangar sera voué à une nouvelle gare maritime. Il a fallu investir 2,3 M d'euros de Port Sud de France et 600 000 € pour la SEPAB, cette SARL au rayonnement européen qui achemine vers l'Algérie, Libye, Tunisie, Turquie, Maroc le bétail en particulier du Massif Central (Aveyron, Cantal, Lozère). Bétail, si l'on peut dire, à haute valeur ajoutée : chaque cargaison représente 2 M d'euros, en moyenne, de valeur marchande.
Les bovins sont des animaux reproducteurs ou d'engraissement, des pièces de choix.
Une ombre au tableau : la concurrence espagnole déloyale. Le président Gayssot tonne contre ces convois qui passent devant Sète, franchissent les Pyrénées et vont approvisionner en particulier le port de Tarragone. Là, ils sont exportés sans aucun respect des règles et directives de la CEE. Cela représente tout de même 100 000 têtes de bétail par an. Alors, à défaut d'être reçu par les leaders de l'exécutif, M. le président de l'EPR écrira aux ministres : Affaires étrangères et européennes, Ecologie, Transport, Agriculture.
Au nom de toute la communauté portuaire, M. Gayssot sonne l'alarme. Car il y a un fort enjeu pour Sète et la Région : une activité qui doit assurer développement et environnement.
H. Le Blanche