Baisse de la consommation de protéines animales
La consommation de protéines animales diminue en France comme dans les autres pays « développés ». Pour des raisons parfois très variées (messages nutritionnels à partir du début des années 1980, coût élevé, scandales alimentaires, idéologie, évolution du rapport HommeAnimal, considérations environnementales…), les consommateurs sont sensibilisés à la recherche de sources de protéines alternatives.
Les consommateurs français entrent dans une nouvelle phase de transition nutritionnelle.
"La consommation de protéines animales est très structurante dans le régime alimentaire des Français. Une nouvelle phase de transition nutritionnelle, déjà observée aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou en Allemagne, est en cours en France depuis le début des années 1980. Ainsi, la consommation par habitant en viandes de boucherie est celle qui diminue le plus, les jeunes générations au même âge en consommant moins. D’autant plus que ce phénomène est accentué depuis le début de la crise économique (2008) par la baisse de consommation de viande rouge, jugée trop onéreuse. La consommation individuelle de lait de consommation diminue également année après année, tandis que celle de produits de la mer, après avoir fortement progressé, est stable depuis une décennie (voir page suivante)."
Parallèlement à cette baisse de la consommation, on observe un report vers d’autres aliments d’origine animale (œufs, fromages) mais aussi une augmentation de la demande en protéines végétales. Cette évolution induira donc un changement du modèle alimentaire hérité. Les enjeux environnementaux, les conditions de production et de transformation (abattage) rentrent de plus en plus dans les critères de choix des consommateurs.
Au-delà du facteur prix, les attentes en termes de santé conjuguées à un vieillissement de la population constituent le principal moteur de cette tendance.
L'éloignement des consommateurs vis-à-vis du monde agricole, la montée des valeurs "animales" dans la société, des préoccupations sur le bien-être animal et le statut des animaux, certaines considérations environnementales, alimentent ce mouvement. Pour certains consommateurs, consommer des protéines végétales (légumineuses, soja, céréales, algues…) ou d’autres sources protéiques alternatives (insectes, levures) devient un acte militant.
Des évolutions de quantités achetées, qui s’expliquent par :
• des raisons conjoncturelles (effet de la crise économique, hausse des prix à la consommation, etc.);
• des raisons structurelles (transfert de la consommation vers du produit élaboré, transferts entre types de protéines, attentes en termes de nutrition/santé, sensibilité à l’environnement, etc.)
Des dynamiques différentes pour certains produits : la crème ; les fromages, avec de nouvelles occasions de consommation ; les produits à base de lait de chèvre et de brebis qui répondent à un besoin de naturalité; la viande de volaille; la viande hachée. Des marchés qui peuvent croître en valeur malgré ces pertes de volumes (hausse des prix, achat de produits plus onéreux au kg, modification du circuit de distribution…).
Manger moins de viande (flexitarisme) :
Cette sous-tendance consiste en une consommation variable et réduite en viandes et en produits carnés, sans les exclure totalement : portions de viande réduites ou davantage de repas sans viande. L’objectif pour les flexitariens est de consommer moins de viande, mais de meilleure qualité.
23% des adultes de 15 ans et plus, en France, déclarent avoir limité leur consommation de viande en 2015 (CRÉDOC, Enquête CCAF 2016)
La tendance devrait se développer en France, à l’image des Etats-Unis (où 30 à 40 % des individus seraient flexitariens) et du Royaume-Uni où le mouvement progresse (en 2013, un quart des Britanniques déclaraient avoir baissé leur consommation de viande par rapport à l’année précédente).
DES FACTEURS EN FAVEUR DE CETTE SOUS-TENDANCE À L’HORIZON 2025 :
Recommandations de santé publique
Vieillissement de la population
Volonté de consommer moins mais qualitativement mieux
Développement d’une offre alternative à la viande
Prise de conscience de son action sur l’environnement (consomm’acteur)
Pression économique
Mais de potentiels points d’inflexion : des scandales sanitaires sur les alternatives aux protéines d’origine animale, la reprise économique et la valorisation de viande rouge pour certaines catégories de population, les conditions d’élevage et d’abattage des animaux plus strictes, une amélioration de la qualité et une offre plus adaptée à la demande.