Balade sur le plateau de l'Escandorgue
Il est particulièrement aventureux de s’adonner à la passion de la randonnée pédestre sous un soleil aussi ardent que celui qui nous « ensuque ». A moins de choisir des contrées moins exposées et plus attractives pour cette activité. Le plateau de l’Escandorgue, au nord de Lodève, offre dans ce cas des circuits bien adaptés. Ce n’est pourtant pas une région particulièrement hospitalière de par son climat rigoureux d’hiver et ses escarpements. Sa population, au cours des siècles, l'a désertée peu à peu, à la recherche de mode de vie plus facile sous des cieux plus cléments. Peu peuplé, la plateau a ainsi conservé une certaine sauvagerie. Dans ces paysages variés le végétal et le minéral se disputent, parfois violemment, l’espace. Nous pouvons admirer l’énergie déployée par les hêtres tortillards face aux imposantes dolomites. Le voisinage de ces troncs respectables aux creux et boursouflures étonnants, de ces branches longues et tortueuses et de ces rochers ruiniformes sculptés par l’érosion présente un spectacle surprenant. Le sol lui-même, couvert tantôt du sable de dégradation du calcaire, tantôt de l’humus de décomposition des feuillages, provoque à la marche des sensations diverses. La forêt elle-même présente différents aspects, à la puissance et l’aspect tortueux des hêtres, s’oppose la rectitude des pins, certains majestueux, d’autres particulièrement frêles, enfin, parmi quelques chênes, les buis particulièrement hauts, cherchent désespérément le soleil. Cheminant sur la corniche, le panorama s’ouvre à perte de vue sur le Larzac, le lac du Salagou et les différents massifs. Peu d’activités dans ce Parc du Haut-Languedoc classé par l’Unesco. En suivant les différentes drailles il n’est pas rare de rencontrer un troupeau de brebis. Mais curieusement le plateau autour de Roqueredonde renaît d’une certaine « activité spirituelle ». En 1962, Lanza del Vasto installa à La Borie Noble la communauté de l’Arche avec pour devise cette pensée de Gandhi : « il faut vivre simplement pour que d’autres puissent simplement vivre ». Lerab Ling, séduit par le calme du lieu, la nature sauvage et la présence de sept sources, créa en 1992 le centre de transmission bouddhiste, qui peut accueillir aujourd’hui, sous l’autorité de Sogyal Ripoché, jusqu’à mille stagiaires. Enfin, le monastère orthodoxe Saint Nicolas à Joncels, se veut comme un « centre de rencontre et de synthèse entre les trois traditions : latine, grecque et russe ».