Le portrait de la semaine proposé par Philippe : Daniel Guichard, le troubadour héraultais d'adoption.
Daniel Guichard, le troubadour héraultais d'adoption.
Daniel Guichard a posé ses valises depuis plusieurs années dans notre département.
À quelques encablures de l'île singulière, cet artisan de la chanson ( dans le sens le plus noble du terme ) parcourt la France et les pays limitrophes pour aller à la rencontre de ses nombreux fans. Ainsi, chemin faisant, il offre à la variété, ses lettres de noblesse. Souvenez-vous de ses plus grands succès, " la tendresse, mon vieux, faut pas pleurer comme ça ". Depuis plus de cinquante ans, il charme nos oreilles et nos cœurs et interprète également des chansons inédites, souvent composées sous le soleil du Sud.
Daniel a grandi dans le célèbre quartier Parisien des Halles. Peu après la perte de son père, c'est là qu'il travaille à décharger fruits et légumes. Mais il est déjà "artiste dans l'âme " et se produit dans divers cabarets de Montmartre ou Saint-Germain-des-Prés. Sa voix rocailleuse à souhait et son accent de " titi Parisien " l'aident à reprendre de célèbres chansons d'Aristide Bruant.
Il est embauché comme employé aux stocks dans une grande maison de disques où il est, entre autres, chargé de détruire les disques invendus de quelques futurs collègues de la chanson.
C'est en 1966 qu'il signe un contrat, dans cette même entreprise, et les premières années de carrière sont plutôt discrètes. Six ans plus tard, la consécration arrive avec un titre désormais connu de tous : " La tendresse ". Peu après, il chante " Faut pas pleurer comme ça " musique composée par Christophe et Daniel en signe les paroles. En 1974, il décide de reprendre " Mon vieux " en modifiant le texte original, écrit pas Michelle Senlis sur une musique de Jean Ferrat. Hommage à son père.
Mais qui ne s'est pas identifié, un jour ou l'autre, à ce texte d'une rare intensité ?
Cette même année, il enregistre des chansons d'Édith Piaf de Charles Trenet et Maurice Chevalier. Revendiquant ainsi son identité de "Parigot ".
Dans la seconde moitié des années 70, le nombre de chansons à succès interprétées par Daniel Guichard ne se compte plus. ( Je t'aime tu vois, je viens pas te parler d'amour, t'aimer pour la vie). Mais également une chanson dédiée à Anne Franck sur une musique composée par Pascal DANEL, "Chanson pour Anna". ( Paroles de Michel DELANCRAY et Daniel GUICHARD).
Il avance dans l'âge, ses cheveux se parsèment de neige, et il assume son statut de vedette populaire. Mais épris d'indépendance, il crée son propre label musical KUKLOS. Notons qu'il sera le producteur du premier disque de notre ami sétois Angel Girones " Tant qu'il y aura des chevaux ".
1983, sortie d'un nouveau grand succès : Le Gitan.
À la même époque, il participe à l'éclosion des radios libres, et met en place " Radio Bocal " émettant 24 h 00 sur 24, 7 jours sur 7. C'est depuis son jardin que cette radio pirate diffuse de la chanson française. Malheureusement, Il n'obtient aucune autorisation d'émettre. Un journaliste va même jusqu'à poser une question relative à une éventuelle diffusion trop présente de ses propres titres. Les preuves seront apportées, les chansons de Daniel ne représentent qu'un très faible pourcentage de diffusion. Las de ces accusations infondées, Daniel lâche prise pour se consacrer, à nouveau entièrement à la chanson.
Très actif dans le domaine de l'humanitaire, il participe et organise des galas en faveur de la recherche contre le cancer. Mais de plus en plus mal à l'aise dans cet univers du show-business, il quitte Paris et se fait plus discret, pour un temps.
Depuis, il s'est mué de vedette médiatique en chanteur populaire et s'en félicite. Il pratique son métier tel un artisan, avec conscience et méticulosité. Pour le plus grand bonheur des nombreux fans qui se pressent à ses concerts. Sa dernière apparition sur la scène sétoise, c'est au théâtre Molière, spectacle donné en faveur de la SNSM de Sète, en compagnie de nombreux artistes locaux, à l'instigation de son ami Angel Girones. Il était venu en ami et voisin.
Philippe Raybaud en collaboration avec Daniel Guichard.