Une espèce dite "exotique envahissante" peut être animale ou végétale. Elle a été introduite par l'Homme et déplacée de son milieu naturel vers un autre territoire sur lequel elle représente une véritable menace pour les écosystèmes.

Elle peut notamment capter une part trop importante des ressources dont les espèces locales ont besoin pour survivre, modifier les milieux naturels voire être prédatrice des espèces indigènes. Les avantages pour elle, ce sont souvent l’absence de prédateurs, de pathogènes, d’espèces concurrentes, qui sont des mécanismes naturels de régulation des populations normalement, et qui lui permettent donc de proliférer sans soucis.

Toutes les espèces introduites (volontairement ou non) ne sont pas forcément considérées comme envahissantes, elles le deviennent lorsqu'elles prolifèrent et ont une forte expansion, occasionnant des effets sur la biodiversité, l'économie, la santé, etc.

On peut également utiliser le terme d'espèces "invasives".

La réponse est un grand oui. Des végétaux, des oiseaux, des mammifères, des insectes... la liste est longue. Dans les plus connues du public il y a évidemment le Frelon asiatique, le Ragondin ou encore le Moustique tigre.

Celles-ci arrivent en France (et dans le reste de l'Europe et du monde) de façon accidentelle via les transports, ferroviaires, maritimes, aériens, etc. Mais aussi de façon volontaire à des fins d'ornementation, d'élevage ou pour en faire des animaux de compagnie.

Quelques espèces présentent notamment en Hérault :

• le Crabe bleu et l'Ecrevisse de Louisiane pour les crustacés (Decapode),
• la Perruche à collier et la Bernache du Canada pour les oiseaux,
• la Jussie, la Renouée du Japon et l'Ambroisie trifide pour les végétaux,
• la Tortue de Floride pour les reptiles.

Evidemment cette liste est non exhaustive. Si cela vous intéresse, vous pouvez retrouver la liste complète avec les différents statuts sur le site dédié : https://eee-occitanie.org/.

Pour votre information, d'après le Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, le nombre d'espèces invasives a augmenté de 76% en Europe durant les 35 dernières années !

En France, plusieurs acteurs sont mobilisés pour réaliser des actions de gestion sur le terrain, de contrôle, de prévention, de surveillance, d’évaluation, de veille, de gestion et de sensibilisation.

Il y a également des opérations d'éradication, lorsque l'impact est trop important et que la protection de nos espèces indigènes est mise en cause.

De véritables stratégies sont mises en place pour les contrôler et des outils ont été créés pour les signaler.

A notre échelle départementale, la LPO est mobilisée pour de la prévention sur le Crabe bleu. Cette espèce, bien plus imposante que le Crabe vert, est nageuse et a de très fortes pinces, lui permettant de couper les filets mais aussi d'ouvrir les coquilles d'huitres. La mission est d'aller à la rencontre de pêcheurs de loisir essentiellement. De leur présenter l'espèce et son impact, discuter de la démarche à suivre s'ils en prennent dans leurs épuisettes, filets ou si tout simplement ils en aperçoivent.

La "lutte" contre les espèces invasives a souvent recours aux sciences participatives, permettant de recueillir un grand nombre de données.

Cette campagne de sensibilisation se fait en partenariat avec le CPIE Bassin de Thau et le réseau ALIEN des Sentinelles de la mer Occitanie.

Pour approfondir vos connaissances sur le sujet, n'hésitez pas à consulter ces sites, qui ont notamment servis de support pour cet article :

• https://www.ofb.gouv.fr/les-especes-exotiques-envahissantes
• https://eee.mnhn.fr/rappel-de-quelques-notions/
• https://reseau-cen.org/faune-flore-habitat/especes-exotiques-envahissantes/
• https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/especes-exotiques-envahissantes

Plus d'infos sur la campagne de sensibilisation sur le Crabe bleu.