Carole Delga : « Les langues régionales sont une chance pour la République, non un danger ! »
A la suite de la saisine du Conseil Constitutionnel par 61 députés remettant en cause la promulgation de la loi dites MOLAC, relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion, la présidente de Région Carole Delga, rappelle toute l'importance de cette loi et appelle les députés et le Gouvernement à respecter le travail des associations, parents d'élèves et citoyens qui ont œuvré pour qu'elle voit le jour.
« En Occitanie, nous sommes les héritiers de la rencontre de deux grandes cultures : catalane et occitane.Je suis extrêmement attachée à leur promotion tant elles sont porteuses de valeurs essentielles pour notre société. Des valeurs de courage, de partage et de solidarité qui sont le socle de notre identité régionale.
Depuis 5 ans, je soutiens ardemment les actions pour l'apprentissage de ces langues régionales et la promotion des cultures catalanes et occitanes. Avec notre soutien à L'Office public de la langue occitane, la création de sa jumelle à Perpignan, l'Office public de la langue catalane, et le Centre international de recherche et documentation occitanes - CIRDOC, que nous soutenons fortement depuis sa création.
Je tiens à saluer le travail qui a été réalisé par le député du Morbihan, Paul Molac, et tous les citoyens, acteurs publics, associatifs et privés qui se sont mobilisés avec lui pour permettre l'adoption, à une large majorité, de la loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion.
Comme de nombreux citoyens, je regrette la démarche engagée par les députés de la majorité, soutenue par le ministère de l'Education Nationale, qui vise à freiner son adoption en saisissant le Conseil Constitutionnel. L'article de loi visé par cette saisine concerne l'indemnisation par les municipalités, des familles qui changent leurs enfants d'école publique afin qu'ils bénéficient d'un enseignement de la langue régionale. Ce recours auprès de la plus haute instance de l'Etat estmalvenu : de nombreuses écoles ont déjà développé la pratique des langues régionales et pas seulement dans le privé...
L'ouverture à l'enseignement immersif à l'école publique et même seulement à l'enseignement des langues régionales est un enjeu bien plus important pour notre société, pour faire société. Comment ne pas y voir une marque supplémentaire de méconnaissance pour les langues et cultures de nos territoires qui pourtant, depuis des siècles, ont fait et ont enrichi la culture nationale : obtenir enfin une loi de protection patrimoniale et de promotion des langues et cultures régionales ne représente pas un danger pour la République, bien au contraire ! », a déclaré Carole Delga présidente de la Région Occitanie.
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