Le parc de Lunaret annonce la naissance d'un poussin casoar à casque
Un évènement qui confirme l'expérience des équipes du zoo dans le travail collectif de la reproduction ex-situ. En effet, cette espèce menacée recense seulement dix naissances en 2021 dans le monde.
UNE DEUXIÈME NAISSANCE EXCEPTIONNELLEMENT RARE
Il en aura fallu de la patience et de la détermination aux équipes : en effet, la première naissance en 2017 avait eu lieu dix ans après l'arrivée des casoars au zoo. Cette année, c'est la femelle Warlpiri, la néerlandaise, qui a choisi, parmi les deux mâles présentés, Mankurpa, l'espagnol.
Suites aux restrictions actuelles de cheminement du parc de Lunaret, ce petit poussin rayé de beige et de marron n'est pas encore visible du public. Toutefois les amateurs peuvent suivre ses aventures sur les réseaux sociaux : https://www.facebook.com/zoomontpellier
UN PAPA ATTENTIONNE ET EXEMPLAIRE AVEC UN MODE DE REPRODUCTION UNIQUE
Chez le casoar, même si c'est la femelle, dominante, qui choisit son mâle, c'est ce dernier qui s'occupera des petits : préparation du nid, incubation des 4 à 6 œufs de couleur verte, entre 47 et 61 jours de couvaison, et élevage des jeunes durant neuf mois. Extrêmement protecteur, ce papa attentionné devient alors très dangereux pour quiconque s'approcherait de ses petits. Warlpiri, La femelle, a bien choisi son mâle car Mankurpa, très paternel, apprend actuellement à son petit à manger des fruits comme les abricots.
Rappelons que les casoars sont omnivores et opportunistes en forêt, consommant de nombreux fruits et étant reconnus comme bienfaiteurs écologiques en dispersant des graines de grande taille sur de longues distance.
LE CASOAR A PLUMES, UN DINOSAURE DES TEMPS MODERNES PROTEGE
Le casoar à casque est un oiseau de grande taille qui appartient à la famille des casuariidae. Ces oiseaux ayant perdu la capacité de voler, leur sternum est dépourvu de bréchet, particularité anatomique qu'ils partagent avec le kiwi austral de Nouvelle-Zélande.
Leur nom « à casque » désigne le casque corné qui surplombe leur tête, une singularité dont peu d'oiseaux ont le secret. Leur cou et leur face sont bleus avec deux caroncules rouges qui pendent sous le cou.
Les casoars sont en revanche de bons coureurs pouvant atteindre facilement les 50 Km/h. Leurs pattes sont massives et puissantes, et l'un de leurs doigts porte une griffe développée en véritable poignard. C'est un animal pouvant être extrêmement dangereux lorsqu'il se défend en propulsant ses pattes en avant.
Présent dans plusieurs îles d'Océanie, en Nouvelle-Guinée et au nord-est de l'Australie, cet habitant des forêts tropicales humides est aujourd'hui classé en Préoccupation mineure par l'UICN, même si on estime les populations en régression constante. Cette espèce a considérablement souffert de la destruction de ses habitats, de la chasse et de la circulation automobile. Les activités de l'homme sont directement reliées à sa disparition de certains territoires d'Asie du Sud-Est ces cinquante dernières années. En Europe, cette espèce fait partie d'un studbook d'élevage appelé ESB, sorte de registre recensant tous les individus d'une espèce présente en captivité, peu menacées dans la nature mais risquant de le devenir. Par ses actions en faveur de la reproduction des casoars, le parc zoologique de Lunaret participe activement à ce programme.