Le Département mène des études œnologiques
L'Observatoire viticole du Département organise des dégustations réunissant des experts en vin.
Deux études sont menées : l’évaluation du potentiel de garde des vins héraultais et de la qualité de cuvées élaborées avec des cépages résistants à la sécheresse.
Chanceux sont ceux qui ont conservé pour les faire vieillir différents millésimes de vins héraultais… Le Département l’a prouvé : ils se bonifient avec l’âge !
« Depuis 10 ans, nous évaluons avec des œnologues, dégustateurs et vignerons, le potentiel de garde de 172 références des millésimes 2009, 2012 et 2013. À chaque dégustation, nous constatons que la qualité des vins est toujours là et découvrons de sacrées pépites ! », se réjouit Yvon Pellet, vice-président délégué à l’économie agricole et à l’aménagement rural.
Unique en France, l’Œnothèque départementale va poursuivre son étude : après celle de Pierresvives à Montpellier, une seconde cave va ouvrir au Pavillon des vins de Bayssan, à Béziers. Elle pourrait être consacrée aux vins blancs ou à certains cépages phares du territoire comme les muscats et les piquepouls.
Des cépages qui résistent ?
Début novembre, la dégustation portait sur les vins issus de cépages résistants à la sécheresse. « Avec notre plan Irrigation, nous cherchons des solutions pour économiser au maximum la ressource en eau. Les cépages résistants moins gourmands en arrosage en font partie ! Nous avons recensé 16 domaines qui vinifient avec ce type de raisins et ces rencontres permettent aux vignerons de partager leur expérience avec ceux qui souhaitent s’y mettre», précise Gisèle Soteras, responsable de l’Observatoire viticole.
Qualités agronomiques des cépages, potentiel organoleptique, méthodes de vinification et résultats en bouche… tout est passé au crible. « Planter une vigne c’est un investissement pour des décennies. Les vignerons ont besoin d’un minimum de garanties», ajoute-t-elle.
Pour favoriser l’essor de cultures plus résilientes, le Département conduit et soutient plusieurs expérimentations sur des cépages résistants aux maladies de la vigne (mildiou, oïdium...) et à la sécheresse. Deux sont portées par le Département sur ses domaines à Marsillargues (SudExpé), et au domaine départemental des Trois Fontaines (Le Pouget) et en accompagnement, une expérimentation consacrée au Piquepoul à Pinet. L’étude menée par le Département au Trois Fontaines depuis 2019 en partenariat avec la profession, la Chambre d’Agriculture et l’INRA est un véritable programme pédagogique «grandeur nature» avec des plantations sur 4 parcelles de 30 à 50 ares.
Counoise, braquet et saperavi
Au domaine Les terrasses de Gabriel à Capestang, Pascal Olivier cultive depuis 2008 la counoise, un vieux cépage provençal. « C’est souple, léger, ça plaît ! On propose également du braquet qui donne des rosés très sympas. ». Au Domaine Villeneuve à Saint-Clément-de-Rivière, Anne-Lise Fraisse a mis sur le cap sur le superavi géorgien pour sa résistance à de fortes températures. « C’est un vin tannique doté d’une belle acidité. Nous avons aussi planté du morrastel, qui donne des rouges épicés et poivrés. »
Une orientation qui va dans le sens du goût des consommateurs selon l’œnologue Marc Esclarmonde : « avec cette chaleur, les vins ont des degrés de plus en plus importants : 14,5°, parfois 15. On ne peut pas commercialiser des vins à 16 ! ». Journaliste pour le magazine spécialisé Terre de Vins, Anne Serre renchérit : « nos lecteurs ont une vraie curiosité gustative et apprécient de découvrir des cépages rares, ou historiques du Languedoc, mais aussi des variétés étrangères. C’est intéressant, et cela va permettre de renouveler les accords mets et vins ! »