Disparition de Martine Lartigue, doyenne de Montpellier

Née le  le 24 mars 1905 à Montpellier, Mathilde Lartigue, doyenne du Languedoc-Roussillon, s'est éteinte ce vendredi 23 mars 2018 à l’EHPAD La Carriéra où elle était hébergée depuis 2003.

Le secret de sa longévité ? Mathilde Lartigue le doit peut être à cette capacité intacte de savoir saisir les moments heureux qui passent. Une visite. Une promenade au jardin. Un concert de chorale. Un petit verre de muscat. La lecture d’un livre. « J’aimais beaucoup Edmond Rostand ».

Longtemps elle a vu voitures et tramways circuler autour de la Place de l’œuf, comme on appelait alors la Comédie. Dès qu’elle a pu, elle a passé son permis. Au lieu du petit train, c’est en voiture qu’elle se rendait à Palavas, pour se baigner et retrouver la jeunesse dans la salle des fêtes du Kursaal. C’est pourtant sur un court de tennis qu’elle a rencontré son mari. « Il jouait très bien, moi un peu moins. Je portais des pantalons. Et je crois que j’ai encore quelque part ma première raquette ».

Femme active, engagée, elle se précipite aux urnes lorsque le droit de vote est accordé aux femmes, en 1945. Et depuis, elle ne ratait jamais une élection.

 

A l'EHPAD, Martine Lartigue est devenue baronne de Caravètes en octobre 2014, une distinction montpelliéraine

Comme son père, c’est à l’Université qu’elle a fait carrière. « J’étais secrétaire au service des examens ». La fréquentation des étudiants, a compensé d’une certaine manière le seul grand chagrin de sa vie : ne pas avoir eu d’enfants. De la guerre, des heures sombres, elle n’aime guère parler. En 1914, elle avait neuf ans. « Papa est parti au combat. Maman est restée seule avec ses deux filles. Il a fallu se débrouiller. Mais nous n’avons jamais souffert… J’ai eu une belle vie ».

Troisième personne la plus âgée en France, elle est décédée la veille de son 113 ème anniversaire dans les Hauts-de-Massane à Montpellier.

« Il y a deux ans, pour son anniversaire, Mathilde Lartigue avait voulu déjeuner au bord de la mer. L’an passé, elle avait souhaité faire un tour dans le camion des pompiers. Jusqu’au bout de ses forces, elle aura croqué l’existence avec une certaine gourmandise. A sa famille et à ses proches, j'adresse mes sincères condoléances. Nous rendrons hommage dans quelque temps à Mathilde Lartigue en donnant son nom à une salle ou un établissement en lien avec le grand âge.»,  a réagi Philippe Saurel, maire de Montpellier.