Songhaï : un laboratoire de développement durable pour l'Afrique
Songhaï. Ce nom désignait à l'origine un empire de l'Ouest de l'Afrique, existant entre le XVe et le XVIe siècle. Il désigne aujourd'hui un centre d'agroécologie, ou plus précisément de biomimétisme, unique au monde. Biomimétisme car il base son agriculture sur l'observation des cycles de la nature. Il est situé à Porto-Novo, la capitale du Bénin. Avec ce centre, qui en a essaimé d'autres sur le même modèle, l'Afrique prend la tête de l'innovation dans l'exploitation de ses ressources.
Historique de Songhaï
C'est un prêtre dominicain, le frère Godfrey Nzamujo, qui est à l'origine de ce centre. Docteur en microbiologie, en sciences du développement et en électronique, il est professeur d'université aux Etats-Unis. En 1983, les images de la famine et de la grande sécheresse sur le continent africain font le tour du monde. C'est ce qui fut le déclic pour Mr Nzajumo, qui retourna en Afrique avec son projet de centre agroécologique en tête. Après avoir parcouru plusieurs pays, il trouve un écho à son projet au Bénin, où le gouvernement lui donne un hectare de terrain à Ouando, près de Porto-Novo. Le centre s'agrandit au fil des années et il est aujourd'hui le plus grand centre de formations agricoles d'Afrique. Plusieurs autres centres Songhaï ont ensuite été créés.
Une philosophie politisée
Le but de Songhaï est de proposer un projet de développement durable et de répondre au défis que l'Afrique doit relever : la pauvreté, la sécurité alimentaire etc. Mais au-delà de l'Afrique, son modèle remet en cause la croissance des pays développés, qui font fi du respect de l'environnement. Ce modèle favorise la formation des populations locales à l'exploitation de leurs ressources. Lors de la visite du centre, vous pouvez constater que tous les éléments qui le composent sont liés : Les animaux servent à produire de l'engrais pour les plantations ou à nourrir les poissons des bassins de pisciculture. Des plantes sont utilisées pour assainir les eaux usées, ou encore pour produire du biocarburant par leur fermentation. Et même, le centre recycle le plastique afin de produire des bouteilles pour leurs produits (dans un pays où la gestion des déchets fait cruellement défaut, c'est un véritable exploit). Songhaï est donc une entreprise politique, car il propose une définition innovante du "bien commun".
Je vous laisse donc découvrir les photos du centre, accompagnées de quelques schémas explicatifs. Pour en savoir plus sur Shongaï.
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