L'aventure commence... au Bénin !
Peut-être en avez-vous entendu parler, peut-être pas. Alors que vous lisez cet article, je me trouve, moi, Laura Ouchêne, 23 ans, quelque part dans le Sud du Bénin, accompagnée d’Albin Poivey et de Fabien Brunier. Ces deux amis sont à l’initiative du projet en tant que bénévole de l’association Eau pour la Vie. Après les recherches de financements, la planification du voyage, nous y voilà enfin. Vous pouvez retrouver l’article qui présente le projet sur notre page associations. Pour faire bref, nous souhaitons réaliser un documentaire sur les actions de l’association AEV et plus largement sur les actions des ONG dans un pays tel que le Bénin : quelles sont les problématiques rencontrées ? Comment ces actions sont-elles perçues par les populations locales ? Quelles sont les actions qui fonctionnent et celles qui ne voient pas le jour ? Le but de cette rubrique est de partager avec vous notre aventure à l’autre bout du monde, dans ce pays méconnu qu’est le Bénin. Vous pourrez donc suivre nos avancées, nos découvertes et nos ressentis et ainsi voyager à nos côtés. N’hésitez pas à me transmettre vos réactions et vos questions !
Cela fait maintenant 4 jours que nous sommes chez Jean Marie, la personne qui nous héberge pour le moment à Pahou, grand village situé dans le Sud du Bénin et appartenant à la commune de Ouidah.
J’ai souhaité commencer cette rubrique avec notre visite de la route des esclaves située au village même de Ouidah (il y a une différence entre la commune de Ouidah qui regroupe plusieurs villages et le village de Ouidah). Présenter la culture d’un pays, son histoire et donc son identité, nous permettra de mieux appréhender la réalité béninoise. Le Bénin reste très marqué par ce passage inhumain de l’histoire, qu’est la traite des noirs. Mais avant de retracer cette journée, je souhaiterais décrire un peu ce pays, car peut-être que comme moi-même il y a de ça quelques mois, certains sont incapables de situer géographiquement le Bénin.
Comme beaucoup de pays d’Afrique, les frontières actuelles du Bénin recoupent et regroupent plusieurs royaumes ancestraux. Les principaux royaumes qui le composaient étaient Danhomé (Abomey), Xogbonou (Porto-novo), Allada, Nikki et tant d’autres.
Les premiers souverains d’Abomey et de Porto-Novo, grandes villes du Bénin, sont originaires de la migration Adja-fon, c’est-à-dire qu’ils sont originaires du Togo. Les autres peuples viennent du Burkina-Fasso, du Nigéria ou encore du Niger.
Une culture riche La culture béninoise, elle aussi très marquée par la traite des noirs, est très riche. Le christianisme a été amené par les colons français et portugais et encore aujourd’hui cette religion imprègne le Bénin : le nom des boutiques en atteste, "Dieu existe", "boutique divine" etc. Mais la véritable religion qui anime les béninois est le vaudou. Religion mystérieuse qui a fasciné l’Occident par ses rites et fétiches.
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Dès 1441, des Noirs furent déportés vers la côte ibérique pour y travailler en tant qu’esclaves, on parle à cette époque de commerce en droiture : la majorité des navires ne pratique pas la traite des noirs et font des allers-retours entre métropoles et colonies.
Le commerce des esclaves africains prit son envol plus tardivement avec le commerce triangulaire, lors du siècle suivant. Les razzias étaient organisées par des autochtones, qui vendaient leurs captifs africains contre des denrées occidentales, que les navigateurs leurs échangeaient.
Les européens arrivent au Bénin en 1556 à Savé : les Portugais, Hollandais, Français, Danois et Allemands obtiennent la construction de comptoirs à enchères dans les villes de Ouidah et d'Allada. A l'origine la ville de Ouidah s'appelait Houéda, mais sous les différentes occupations coloniales la ville s'appela successivement Whydha, Juda, Fida, Whedah pour finalement s'appeler Ouidah sous l'occupation française.
Les esclaves ainsi saisis étaient ensuite envoyés vers les Antilles et l’Amérique. Plus tard, les descendants des esclaves affranchis reviendront au Bénin. Le commerce des noirs sera officiellement aboli en 1807 au Bénin, bien que ce commerce juteux perdura encore quelques années. Cet épisode de l’histoire africaine qui a duré plusieurs siècles et dont les victimes se comptent par millions, a été désastreux pour ce continent si riche. Le retard accumulé l'empêche de se développer. Aujourd’hui encore, alors qu'énormément de nos richesses se trouvent en Afrique, elle est encore victime des affres de l’histoire.
En 1863, un protectorat français s’établit avec le Roi Toffa de Porto-Novo, qui recherche l’aide française pour résister aux assauts du Roi d’Abomey. Le Bénin deviendra une république le 4 décembre 1958. C'est l’un des pays d’Afrique au processus de démocratisation le plus réussi.
Si Porto-Novo est la capitale politique du Bénin, Cotonou la capitale économique, Ouidah en est incontestablement la capitale culturelle. Je vous laisse découvrir les photos qui retracent la route des esclaves.
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Laura Ouchêne