Santé - Les Ateliers de la Grande Motte

Le 6 septembre dernier, la coordination hépatite Occitanie (COHEP) organisait les Ateliers de la Grande Motte. Rendez-vous annuel, tous les acteurs de santé et les associations concernées par les hépatites, la co-infection VIH, et les addictions sont invités. La journée a débuté par la conférence avec trois interventions, et s'est poursuivie avec des ateliers pour réfléchir ensemble autour de cas clinique.

 

"Le Réseau Ville-Hôpital Hépatites Languedoc Roussillon a cessé de vivre, et a été remplacé par la Coordination Hépatite Occitanie" précise le Docteur Didier RIBARD hépato-gastro-entérologue à l'hôpital de Nîmes, et coordinateur médical du réseau COHEP. De fait, le champ d'activité s'est élargi avec des contrats d'objectifs et de moyen permettant d'animer le réseau à Toulouse, Montpellier, Perpignan. 

Les objectifs et les actions du réseau

De diffuser l'actualité thérapeutique, de créer du lien entre des acteurs de santé publique/privé.

De proposer des séances d'éducation à la santé et des permanences hospitalières en partenariat avec SOS Hépatites. D'améliorer la prise en charge et le parcours de soins au sein des territoires de santé

De promouvoir la prévention, le dépistage des hépatites virales chroniques et de collecter les données épidémiologiques sur la maladie. De réaliser la synthèse des programmes d'ETP et d'organiser des journées annuelles régionales Est/Ouest.

De réaliser des fibroscans hors de l'enceinte de l'hôpital. Trois fibroscans sont disponibles pour les CAARUD et CSAPA associations accompagnant les personnes souffrant d'une addiction. Cet examen non invasif permet d'évaluer l'élasticité du foie, et la fibrose du foie, tissu cicatrisant, comme sur la peau, empêchant le fonctionnement du foie.

D'accompagner la campagne "Montpellier sans hépatite C" qui offre aux Montpelliérains, la possibilité de se faire dépister de l'hépatite C, sans ordonnance, sans rendez vous, sans avance de frais du 16 septembre au 15 décembre 2019. 

L'actualité Thérapeutique de l'hépatite B et C

il y a une forte prévalence de l'hépatite C en Afrique subsaharienne, l'Asie et en Europe de l'est. Avec 900 000 porteurs de l'hépatite B et 400 000 porteurs de l'hépatite C, susceptible de développer une cirrhose, un cancer primitif du foie (CHC). Au niveau mondial, c'est un problème de santé publique. La mortalité liée aux hépatites augmente par rapport au VIH et à la tuberculose.

En France, l'élimination de l'hépatite C est prévue en 2025, il reste 100 000 personnes à traiter et environ 75 000 personnes qui ignorent être porteur de ce virus.

Les politiques souhaitent promouvoir le dépistage, et soutenir les actions "hors des murs" de l'hôpital pour être au plus proche des personnes dans le but de baisse le nombre de transmission lié au virus de l'hépatite C.

 

Le traitement contre l'hépatite C

"Avec l'arrivée des nouveaux antiviraux à action direct (AAD), on peut atteindre la guérison universelle." déclare le Professeur Georges-Philippe PAGEAUX Hépato-gastro-entérologue du CHU de Montpellier. La recherche a durée 30 ans, les traitements étaient très lourds, avec de nombreux effets indésirables, et moins de 30 % d'efficacité.

Aujourd'hui, 95 % des patients éliminent le virus de l'hépatite C avec les antiviraux à action directe (AAD).

Mais il y a des disparités d'accès au traitement selon le pays. Par exemple sur le continent Africain, il y a beaucoup de décès par manque de thérapie disponible.

"Les traitements sont disponibles au nord, et les malades sont au sud'", martèle le Pr Pageaux. 

En France, le 19 mai dernier un communiqué a déclaré la prescription des AAD ouverte aux médecins généralistes qui seront formés, et ce afin de réduire le temps entre le dépistage et la mise sous traitement, et de baisser le nombre de contamination.

Le traitement dure 8 ou 12 semaines, il est efficace, en une prise par jour, bien toléré, avec peu ou pas d'effet indésirable. 

L'Hépatite B, où en est-on ?

La recherche continue, le traitement actuel ne permet pas d'éliminer le virus de l'hépatite B, mais il contrôle la charge virale. L'alcool et le virus de l'hépatite B sont responsables des cirrhoses. En Europe, il y a 14 millions de personnes porteuses du VHB.

Il faut poursuivre l'information sur les modes de transmission du VHB , proposer le vaccin afin d'éviter la contamination intra-familiale et baisser le nombre de contamination. 

La stéatose hépatite non alcoolique - La NASH ou NAFLD

 

"La NASH appelée plus communément la "maladie du soda", est un syndrome métabolique" précise le Docteur Jacques LIAUTARD Hépato-gastro-entérologue à Saint Jean-de-Védas. La stéatose (foie gras) se repère par le tour de taille, une pression artérielle, une glycémie à jeun 1gr/ litre, de la triglycéridémie (graisse dans le sang), ou un taux de HDL cholestérol bas. 

Toute agression (malbouffe, alcool, produits licites et illicites) s'exprime par une inflammation du foie et des cicatrices se forment comme sur la peau, appelées "Fibrose".

La fibrose se mesure avec un fibroscan, de 1 à 4, à partir de 3 c'est un début de cirrhose pouvant amener au cancer primitif du foie (CHC - Carcinome Hépato-Cellulaire). 

La première cause de mortalité de la NASH est cardio-vasculaire, il faut évaluer le risque. La seconde, est le cancer du colon et l'obésité. 9% des patients sont décédés pour des raisons hépatiques. 

Pour éviter ou diminuer la NASH, il faut une alimentation équilibrée, sans alcool, avec une activité physique régulière et un régime méditerranéen. 

D'un point de vue thérapeutique, actuellement pas de traitement disponible. Seule la chirurgie gastrique peut être proposée. A noter : la vitamine E il peut y avoir un risque d'accident cardio-vasculaire, de prostate, à contrôler avec son médecin traitant. 

La prise en charge de la NASH nécessite une équipe pluridisciplinaire.

Carole, publié le 10 septembre 2019