Les quatre d'Hérépian

Dans les Hauts Cantons de l'Hérault, au confluent de la Mare et de l'Orb, Hérépian - 1 509 habitants - est aussi un carrefour routier. Hormi le musée de la Cloche et de la Sonnaille, Hérépian peut compter sur les petits producteurs de l'Hérault. Ainsi, le samedi, Daniel, Christelle, Joëlle et "Julie" tiennent marché, proposant des nourritures variées, goûteuses et de qualité.

 Dans le Grand Orb, les produits locaux

Ils sont présents, quel que soit le temps, à moins que la neige empêche de rouler. Christelle vient de Lacaune en un peu plus d'une heure. Elle doit se lever à quatre heures et demi et, sur place, affronter les intempéries. Mais son étal est un bon débouché pour les charcuteries que son fils prépare, ainsi que pour les fromageries de Lacaune. A Hérépian, elle peut vendre des produits à la qualité reconnue  des saucisses au bel aspect à la terrine de canard.

Daniel, le boucher, est là lui aussi, malgré de graves soucis d'ordre privé. Nécessité fait loi et au travail, l'inquiétude est moins pesante. Et il y a les collègues forains et le mouvement de la chalandise. Alors, il refait les 35 km depuis Lignan sur Orb et le camion achemine au village sa cargaison de viandes - bœuf, cheval - volailles, tripoux et même aulx. Vendredi c'est Puisserguier, un autre jour Gabian. Le mardi, c'est Béziers et le magasin de volailles, place de la Madeleine. A Hérépian, à la fin du marché, Daniel prépare les boulettes de viande pour le rituel de l'apéritif. 

Les gens d'ici viennent de loin tous les samedis à Hérépian

Joëlle, elle, vient de Mèze où, avec Bruno, elle est ostréicultrice, activité très dépendante des aléas de la nature. Même dans l'étang de Thau, il faut 12 mois pour élever les huîtres et chaque étape est difficile. Aussi pour répondre à la demande, elle met en vente aussi des mollusques de belle taille, âgés de 3 ans. La clientèle est bien là… 

Julie, la maraîchère des produits de saison

Julie a moins de frais de transport : elle exploite un jardin potager - 4 000m2 - à Hérépian même. Elle n'en est pas moins sensible aux efforts d'ouverture des maires du Grand Orb soucieux d'attirer curistes de Lamalou et touristes de Montpellier. Ceux-ci trouveront à son étal du naturel et de l'authentique. Même la chayotte, originaire des îles de l'océan Indien, s'est bien acclimatée ici. Car la gestion de son petit domaine est rigoureusement bio. Elle le défend contre les pollutions, recycle, fabrique son compost. Les surplus des 1 000m2 en fruits font de bonnes confitures raisonnablement sucrées. Il faut compter avec la météo et arroser quand le vent du nord assèche les légumes. Les récoltes sont aussi menacées par les sangliers en quête de nourriture quand les glands font défaut et toujours plus nombreux. Mais Julie fait face. Il est vrai qu'elle a été quelque peu rebutée lors de sa formation par la place accordée à la finance. C'était à Perpignan qu'elle a quitté pour les Hauts Cantons où le prix des terres et des fermages est plus abordable. Aujourd'hui, elle a fait ses preuves. Elle approvisionne une épicerie à Bédarieux, 3 restaurants, confectionne des "paniers-légumes" et est présente le samedi matin au marché d'Hérépian. Elle tire de son terrain de quoi vivre… 

Mais au marché, il y a des contacts, des échanges, des relations s'établissent. Alors, avec la Nature et les Hommes, la vraie vie ?

Les coordonnées des Quatre d'Hérépianhttp://www.mairieherepian.fr